Pour en arriver là, pendant 4 ans j’aurais étudié à l’université: la sociologie, l’histoire de l’art, la philosophie, ou les sciences. Tout ça pour terminer dans une banque. Le travail du japonais n’a pas souvent de rapport avec ce qu’il a étudié. Ma formation universitaire aurait coûté environ 40000€, mais la renommée de l’université importe plus que le cursus.
J’aurais également pu devenir un de ces freeters (de l’anglais free et de l’allemand arbeiter, désignant ici ceux qui font des petits boulots, des jeunes en situation précaire), ou également un neet (Not in Education, Employment or Training). Mais ma famille aurait certainement exercé une forte pression sur moi et fait d’énormes sacrifices pour que je puisse faire partie de l’élite, encore plus qu’en France, l’argent est la clef !
Installé dans le bureau de ma triste banque, vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise blanche, à me courber sans cesse devant mes supérieurs. Certains jours, en tapotant sur le clavier de mon ordinateur, comme un jeune sur quatre, j’aurais certainement pensé au suicide, en m’interrogeant sur le sens de la vie.
Une fois ma journée de travail terminée, j’irais certainement vider quelques bières avec mes collègues ( que je vois déjà de 8h à 20h), et refaire le monde de la finance. Je ne pourrais surtout pas débattre et parler politique, cela serait mal vu.
Sur le chemin du retour, je profiterais à nouveau du trajet pour commencer ma nuit. Une fois chez moi, je me retrouverais seul, de toute façon je ne suis pas à l’aise avec les filles, je n’arrive pas à leur parler. Dans le fond je suis peut-être « herbivore ».
Peu importe l’endroit où j’aurais pu naître, l’essentiel est de toujours prendre la vie du bon côté…