Magazine Cuisine
Un petit coup de mou a justifié (en avais-je vraiment besoin ?) l'ouverture de cette bouteille, sans doute trop jeune et trop "too much" pour être dégustée aujourd'hui. Mais bien m'en a pris.
Si à l'ouverture le vin apparaît effectivement très corpulent, sur un registre sudiste, une journée de carafe lui a permis de s'ouvrir tranquillement pour nous offrir de belles émotions et surtout plein de promesses pour l'avenir.
Pic St Loup, Ermitage du Pic St Loup, cuvée Gilhem Gaulcem 2009 : robe éminemment (et évidemment) sombre et profonde. Un nez très sudiste, parfaitement mur et profond, sur les fruits noirs, une pointe de cerise bigarreau, le pruneau et le cuir humide. Très belle complexité relevée par des notes d'olivade. La bouche est magnifique de corpulence, de puissance et de fraîcheur. C'est encore une fois très mur, sur un joli fruit noir, la garrigue et les olives mures, une pointe de pruneaux cuits en sus. Les tannins ont résolu la quadrature du cercle, à la fois encore un peu abrupts (normal vu le millésime et l'âge du vin) et déjà très crémeux, sans aucune lourdeur. Finale très suave, avec des notes de tabac blond type "Amsterdamer", associées à un bouquet d'épices vivifiantes. Belle acidité qui tient le vin et le prolonge sur un registre droit et salivant. Excellent aujourd'hui. Sans doute encore plus parfait dans 10 ans.
Je lève mon verre à l'ami Oliv qui a vécu certainement l'une de ses plus belles pages vineuses le week-end dernier. N'en déplaise aux pisse-froid, aux baveux murisaltiens et aux haineux languedociens et d'ailleurs (et qui souvent les mêmes, hélas !), il faut remercier François Mauss de son cadeau 'désintéressé').
La magie du vin, c'est sans doute cela, et rien d'autres qu'une amitié franche et partagée, sans attendre quoi que ce soit en retour.
Bravo Messieurs pour cette tranche de Vie.
Bruno
PS : à la manière de Murielle Robin dans le sketch du chantier, je ne suis pas, hop, un 'lèche-cul' (je ne connais pas FM), je suis juste énervé par la connerie humaine.