Pink Floyd

Publié le 20 novembre 2012 par Dorian29400

  
    En 1966, le groupe est constitué de Syd Barrett, Richard Wright , Roger Waters et Nick Mason. La formation commence à se produire dans la région de Cambridge. Pendant ce temps, David Gilmour joue en France au sein des Flowers.
Un des noms originaux du groupe, Tea Set, est abandonné après que le groupe se fut trouvé à l'affiche avec un autre groupe du même nom. Barrett propose sur le coup une alternative, The Pink Floyd Sound, une référence à deux musiciens de
blues, Pink Anderson et Floyd CouncilaLe son si particulier du premier quatuor s'est forgé lors des longues improvisations de standards de blues que le groupe jouait sur scène. Le Sound et le The seront d'ailleurs assez vite abandonnés. Propulsé au-devant de la scène underground londonienne grâce au périodique International Times et aux concerts à l'UFO Club organisés par John Hopkins et Joe Boyd, le groupe développe des compositions principalement dues à Syd Barrett, qui proposent un mélange de rock psychédélique américain, de whimsy britannique et bien sûr de blues, particulièrement dans les solos de guitare. Des années après, il arrivera encore au groupe de finir le concert sur une improvisation de blues. 
 
Le 6 mars 1967, le groupe passe pour la première fois à la télévision britannique, sur Granada TV, à Manchester, et y interprètent Interstellar Overdrive.
Le groupe signe un contrat avec la maison de disques
EMI en 1967 et sort deux singles, Arnold Layne le 11 avril et See Emily Play le 16 juin. Arnold Layne est banni des ondes radio pour ses paroles supposément explicites, mais atteint quand même le top 20.
Sorti le
5août1967, le premier album du groupe, The Piper at the Gates of Dawn (nom tiré d'un chapitre du Vent dans les sauls de Kenneth Grahame), est considéré comme un exemple typique de psyché folk britannique. L'album est un succès au Royaume-Unis, mais pas aux États-Unis. Le 14 novembre, le groupe entame une tournée avec Jimi Hendrix, ce qui lui au groupe une certaine notoriété. 
En 1968, Syd Barrett souffre d'une dépression nerveuse attribuée notamment à l'usage prolongé de drogues psychédéliques (essentiellement le LSD)., à la pression de la vie de groupe, aux enregistrements et aux tournées permanentes. Il s'avère également que Syd souffre depuis le début de schizophrénie, qui se serait manifestée tardivement, peut-être déclenchée par l'usage de drogues, la fatigue et le stress.  Ses performances scéniques se limitent à jouer la même note pendant toute la soirée. Le comportement de Barrett dans la vie courante est devenu imprévisible : il oublie où il se trouve, ne se rend pas aux concerts. Pendant un concert, en plein bad trip d'acide, il arrache les cordes de sa guitare et s'enfuit en courant. Pour permettre tout de même au groupe de jouer, les autres membres invitent le guitaristeDavid Gilmour, revenu à Londres, à rejoindre le groupe afin de pouvoir assurer les spectacles. Il est officiellement intégré à la formation le 18 février.  Gilmour doit prendre en charge les parties de guitare et de chant normalement assurées par Barrett. Pink Floyd joue ainsi à cinq pendant une très courte période, jusqu'à ce que Syd Barrett, devenu totalement incapable de jouer sur scène, soit exclu définitivement le 6 avril. Il publiera deux albums solos avant de se retirer paisiblement de la vie musicale. 
Le premier disque sans Syd Barrett sera la bande originale du film More de Barbet Schroeder. Cette dernière se distingue par un son acid folk et même heavy metal avec The Nile Song. La bande originale paraît le 27 juillet chez Columbia.
Le disque suivant, Ummagumma sort en septembre-octobre 1969.


  
L'album Atom Heart Mother, sorti le 10 octobre 1970, est un bon exemple des nouvelles prétentions artistiques que visent de nombreux groupes de rock à la même époque. Les deux pièces instrumentales qui débutent et achèvent le disque: la première, longue suite éponyme de 23 minutes, pour laquelle participent orchestre et chœurs, et Alan's Psychedeli  Breakfast, collage de sons d'un petit déjeuner (pris par Alan Stiles, un roadie du groupe) entrecoupés de courts passages musicaux, placent le groupe dans le giron de l'avant-garde musicale. Pour l'orchestration et la composition du morceau titre, le groupe fit appel à Ron Geesin qui avait déjà collaboré, la même année, avec Roger Waters sur l'album Music from The BodyStanley Kubrick aurait demandé à Roger Waters la permission d'utiliser Atom Heart Mother pour son film Orange mécanique (1971)ce dernier refusa et le groupe aurait par la suite regretté cette décision après avoir visionné son film. 5 novembre 1971, Meddle est probablement l'album qui a consacré Pink Floyd comme un des groupes majeurs de l'époque grâce à One of These Days, devenu un classique de leurs concerts, et surtout Echoes, un titre long de 23 minutes, avec des passages instrumentaux longs et planants. Une légende persistante veut que Echoes, le dernier morceau de l'album, soit synchronisé avec la dernière section du film 2001, L'Odyssée de l'espace réalisé par Stanley Kubrick, sorti trois ans plus tôt. Par ailleurs, c'est Meddle qui définira clairement le son de Pink Floyd comme progressif, c'est-à-dire de longues pièces complexes et souvent divisées en plusieurs mouvements, ce qu'avait amorcé l'album précédent, Atom Heart Mother    C'est le 23mars1973 que sort The Dark Side of the Moon.L'album The Dark Side of the Moon connaît un succès massif notamment grâce au titre Money. Cet album reste dans le top 200 américain pendant mille sept semaines au total, soit plus de dix-neuf ans. C'est encore aujourd'hui un record historique. C'est le deuxième album le plus vendu de tous les temps avec cinquante millions d'exemplaires1. Sa pochette, œuvre de la firme graphique de Storm Thorgerson (Hipgnosis), ami du groupe qui a réalisé les pochettes des albums précédents, représentant la dispersion de la lumière au travers d'un prisme, est restée célèbre.    The Dark Side of the Moon est un album-concept dont les thèmes dominants sont la vieillesse (Time), la folie (Brain Damage) et la mort (The Great Gig in the Sky). C'est un album techniquement très élaboré, avec l'utilisation d'un nouvel enregistreur de seize pistes aux studios Abbey Road, le talent de l'ingénieur du son et producteurAlan Parsons, les titres sont méticuleusement enchaînés, la guitare de David Gilmour est envoûtante ; Richard Wright joue de ses synthétiseurs de manière tellement innovante qu'elle va donner l'exemple à tout un courant musical, en particulier en Allemagne 
Shine On You Crazy Diamond, qui formera la pièce majeure du prochain album, Wish You Were Here, sort en 1975.
Des tensions commencent à émerger lors de l'enregistrement de cet album. Le morceau principal,
Shine On You Crazy Diamond, est un long hommage à Syd Barrett dont l'esprit semble continuer à hanter le groupe. Welcome to the Machine et Have a Cigar sont des critiques acerbes de l'industrie du disque, tenue pour responsable de la déchéance de Barrett. La chanson-titre, ode acoustique aux absents, conclut en quelque sorte l'album, enchaînant avec la seconde partie de Shine On. Pendant l'enregistrement de cet album, Syd est apparu dans le studio. Les membres du groupe ne l'ont initialement pas reconnu tant il avait changé.   En 1977, l'album Animals sort, en réaction au fait que le groupe est de plus en plus critiqué et stigmatisé par le mouvement punk pour qui il symbolise l'avachissement et la prétention du rock, bien loin de la simplicité des débuts du rock 'n' roll. La guitare a cependant une influence nettement plus importante sur cet album que sur ses prédécesseurs, et est bien plus rock. Il contient de longs morceaux liés par un thème commun, emprunté en partie à La Ferme des animaux de l'écrivain George Orwell, où les cochons (Pigs on the Wing, Pigs (Three Different Ones), les chiens(Dogs) et les moutons (Sheep) sont une métaphore de la société contemporaine.


 The Wall sort en novembre 1979. Quelques phrases extraites des textes vont marquer les esprits, comme We don't need no education, we don't need no thought control (« nous n'avons pas besoin d'éducation, nous n'avons pas besoin de gens qui pensent pour nous ») sur Another Brick in the Wall (Part 2). Il marque le début d'une collaboration entre le groupe, le compositeur Michael Kamen et le producteur Bob Ezrin. 
 Cet album prélude à une série de concerts dont la logistique est tellement lourde que la tournée ne couvrira que quatre lieux et sera immortalisée en 2000 par la sortie d'un double album live Is There Anybody Out There? témoigne de l'influence grandissante de Roger Waters, malgré l'énorme travail musical, souvent sous-estimé, de David Gilmour (qui signe officiellement la musique de trois titres : Young Lust, Comfortably Numb et Run Like Hell mais ayant en réalité participé grandement à d'autres compositions et aux principaux arrangements). Les autres membres du groupe subissent la volonté dominatrice de Waters, non sans heurt, et Richard Wright est finalement exclu du groupe par Waters durant les séances d'enregistrement de l'album, jouant toutefois comme musicien d'accompagnement lors de la tournée. Ironiquement, il sera le seul à retirer un bénéfice de la tournée, les trois autres membres du groupe ayant dû payer de leur poche les lourds frais engendrés.

 Le film The Wall, inspiré de l'album homonyme et réalisé par Alan Parker, sort en salles en 1982, mettant en vedette Bob Geldof dans le rôle de Pink. Il a la particularité de ne contenir quasiment aucun dialogue conventionnel, laissant la place aux morceaux de l'album. Les scènes filmées alternent avec des animations de Gerald Scarfe.
 En 1983 sort l'album The Final Cut, album sombre et atypique qui porte le nom de Pink Floyd mais qui est présenté sur la pochette comme une œuvre « de Roger Waters interprétée par Pink Floyd » sans Richard Wright. Le bassiste y développe plusieurs idées déjà présentes dans The Wall, comme la douleur causée par l'absence de son père (à qui l'album est dédié), et attaque violemment Margaret Thatcher qui vient alors de lancer le Royaume-Uni dans la guerre des Malouines contre l'Argentine. Les relations entre les membres du groupe sont alors devenues détestables. Nick Mason est même remplacé par un autre batteur sur la dernière chanson de l'album, Two Suns in the Sunset, tandis que Gilmour est relégué à son rôle de guitariste et ne chante qu'une chanson, Not Now John. Bien qu'il atteigne la première place des charts au Royaume-Uni, l'album ne se vend pas très bien, mettant ainsi fin à une décennie de gloire planétaire. 

 1987 sort l'album A Momentary Lapse of Reason, Richard Wright, officiellement réintégre le groupe qu'après la tournée qui suit l'album, à cause de problèmes juridiques. Il est néanmoins crédité aux claviers sur l'album.
Un certain nombre de musiciens additionnels sont crédités sur l'album (ce qui fut aussi le cas dans un autre registre sur The Wall et The Final Cut).
Tony Levin, bassiste et violoncelliste de Peter Gabriel, remplace Roger Waters à la basse, Scott Page, au saxophone. C'est le saxophoniste, guitariste et flûtiste entre autres du groupeSupertramp durant leur tournée de 1983 ainsi que sur l'album Brother Where You Bound (1985), auquel avait participé David Gilmour.
Du fait de l'absence de Waters, principal parolier du groupe depuis une décennie, le groupe doit se faire épauler à l'écriture des textes.
David Gilmour coécrit les paroles de Learning To Fly, On the Turning Away et Dogs Of War avec Antony Moore, Yet Another Movie avec Pat Léonard.
En ce qui concerne les musiques, elles sont toutes signées David Gilmour à l'exception de Signs Of Life, cosignée avec Bob Ezrin.
Round and Around, A New Machine Part I et II, Terminal Frost et Sorrow sont signés David Gilmour aux paroles et à la musique.


  C'est un groupe plus soudé qui sort The Division Bell en 1994, sur lequel on note à nouveau la participation de Michael Kamen et l'apport important aux paroles de Polly Samson, la femme de Gilmour qui co-signe sept titres sur onze. Cet album propulse à nouveau le groupe numéro un des ventes aux États-Unis et replace le groupe au sommet, tant au niveau critique que commercial. Il est le prélude à une gigantesque tournée mondiale, immortalisée par l'album P·U·L·S·E sorti en 1995. Le fait que cet album ait été un réel succès et que Wright, Gilmour et Mason n'aient plus eu rien à prouver quant au Pink Floyd post Waters, explique certainement pourquoi il fut le dernier album de Pink Floyd. La force d'évocation musicale de Pink Floyd résidant en Gilmour et Wright, on peut néanmoins la retrouver dans la tournée solo de Gilmour en 2006, auquel Wright participe et lors de laquelle des classiques moins connus comme Arnold Layne, Echoes, Fat old Sun, Wot's... Uh the deal, Breathe et Time qui sont repris en renouant avec l'esprit d'improvisation et d'osmose musicale des concerts de Pink Floyd des années 1970. Mason se joignit même au groupe lors de quelques concerts. Guy Pratt remplaça Waters qui, bien qu'invité, refusa officiellement pour des raisons de planning. 

David Gilmour, Nick Mason, et Richard Wright rejoignent Roger Waters le temps d'un concert à l'occasion duLive 8 le 2 juillet 2005 à Hyde Park . Le groupe est alors au complet. Avant d'entamer Wish You Were Here.
Après le concert, des rumeurs d'une éventuelle reformation de Pink Floyd circulent, mais sont démenties par David Gilmour qui déclare au quotidien italien La Repubblica, alors que beaucoup de fans croyaient dur comme fer que Pink Floyd redonnerait des concerts avant la fin de l'année 2005.

Le 7juillet2006, Syd Barrett meurt à Cambridge des suites de complications liées à un cancer du pancréas. Il a 60 ans.

Richard Wright meurt le 15septembre2008, à 65 ans, après un court combat contre le cancer.