- Informations:
Editeur: LibrioParu en 200594 pages 2 Euros
- Résumé:
La pièce Antigone commence au moment où les deux filles d'OEdipe, Antigone et Ismène, apprennent que Créon, roi de Thèbes, vient d'interdire l'enterrement de Polynice, leur frère, pour le punir d'avoir combattu contre sa patrie. Mais Antigone transgresse ce décret.
- Mon avis:
Je continue d'explorer les pièces de théâtre antiques en me plongeant cette fois-ci dans Antigonede Sophocle. J'avais déjà lu l'Antigonede Jean Anouilh et l'Antigone d'Henry Bauchau, ainsi qu'Antigone 256 de Jacques Cassabois. Trois réécritures mais jamais l'œuvre original ? On fait tous des erreurs dans la vie ... Vous l'aurez quand même compris, le mythe d'Antigone, ça me connait.Au début de la lecture, je me suis quand même demander si je ne l'avais pas déjà lu. Ce n'est pas impossible que dans un passé lointain, très lointain, je l'ai déjà lu mais alors je n'en gardais quasiment aucun souvenir. Difficile à dire. A la fin d'Oedipe roi, le roi Oedipe était contraint de s'exiler. Créon, son beau-frère, prend la tête de Thèbes. Pendant ce temps-là, les deux fils d'Oedipe, Etéocle et Polynice se battent pour devenir le nouveau roi. Ils finissent par s'entre-tuer. Etéocle reçoit de dignes funérailles alors que Polynice est laissé à même le sol, à la merci des rapaces affamés. Créon interdit à quiconque dans la cité de rendre les hommages qui lui sont du sous peine de mort. Antigone débute sur la jeune femme, sœur des deux frères morts, priant Ismène, son autre sœur, de l'aider à enterrer leur frère pour qu'il puisse rejoindre le pays des morts. Ismène refusant, Antigone est contrainte de braver l'ordre de Créon seule. Alors qu'elle procède à l'ensevelissement du corps de Polynice, elle est découverte. Créon la condamne à mort. Le fils de Créon, Hémon qui était fiancé à la jeune femme, ne peut supporter cette perte et se suicide. Eurydice, mère d'Hémon, apprenant le décès de son fils, met également fin à ses jours. L'aspect religieux est vraiment omniprésent. Il est toujours fait référence au destin, à la volonté des dieux, aux rites à respecter. J'avoue que je trouve que c'est un peu trop mais ça fait complètement parti de la culture thébaine. J'ai déjà plus apprécié les informations que nous révèle cette pièce sur le statut des femmes dans l'Antiquité. Une femme n'existait pas en tant que personne légale. Elle existait mais uniquement à travers son représentant masculin. Par exemple, avant son mariage, elle était sous la responsabilité de son père (Antigone sous la charge tutélaire d'Oedipe). Si celui-ci venait à mourir, la garde passe au plus proche membre masculin de la famille, soit ici Créon. Mais comme Antigone est fiancée à son cousin Hémon, elle est censée être partagée entre Créon et Hémon. Ce tuteur est supposé la représenter légalement en cas de procès et défendre ses intérêts, mais on se rend bien compte dans cette pièce qu'il y avait des abus de la part des tuteurs et que les femmes n'étaient en fait jamais vraiment protégées. Créon est le personnage qui m'a le plus marquée. Encore plus même qu'Antigone. C'est un personnage orgueilleux, hypocrite et avide de pouvoir. On déteste le détester tant il est cruel. Il était déjà en parti responsable de la chute d'Oedipe. Dans cette pièce, il devient aussi le meurtrier indirect d'Antigone, de sa femme Eurydice, et de son fils Hémon. Il fait genre 'je veux aider à sauver Thèbes et ses habitants en démasquant les responsables de leurs malheurs', alors qu'en fait sa seule motivation est la quête du pouvoir. Il prétend placer l'intérêt de l'Etat avant ses propres devoirs. Au moment du "procès" d'Antigone, il prétend faire ce qui est mieux pour la ville, agir en tant que roi plutôt qu'en tant que gardien de la jeune fille, ce qui l'obligerait à prendre sa défense. Bref, vous l'aurez compris, je ne peux pas l'encadrer. Je pense avoir fait le plein de tragédies pour un bout de temps. Mon cotât de morts par mois en matière de littérature a déjà été largement dépassé. Je lirai surement les autres pièces de Sophocle, mais pas tout de suite. Si vous ne connaissez pas, allez-y, lisez le. Mais avec modération. C'est 'marrant' tant s'en est tragique.
8/10