Le président, qui s'est posé à l'aéroport Don Mueang de la capitale thaïlandaise peu après 15h00 locales (0800 GMT), doit ensuite se rendre lundi soir à Phnom Penh pour le sommet de l'Asie de l'Est.
Lors de son premier mandat, Obama a fait de l'Asie-Pacifique le "pivot" de sa diplomatie, supposant une plus grande coopération militaire avec l'Australie, la Thaïlande et le Vietnam, ainsi qu'un redéploiement de la plus grande partie de la flotte américaine vers l'Océan pacifique d'ici 2020. Il a donc logiquement choisi l'Asie du sud-est pour son premier voyage depuis sa réélection, et son cinquième sur le continent depuis sa prise de fonction en 2009, alors que le continent s'inquiète des ambitions territoriales chinoises.A commencer par la Thaïlande, le partenaire historique qui avait offert des éléphants à Abraham Lincoln pendant la Guerre civile américaine. L'atmosphère est aujourd'hui excellente. "Les alliés constituent la pierre angulaire de nos efforts de rééquilibrage en Asie", a expliqué Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité du président."La Thaïlande est en fait le plus ancien allié par traité des Etats-Unis, un allié depuis 1954 et un partenaire clé en Asie du sud-est", a-t-il relevé, notant que ce rééquilibrage asiatique constituerait "une partie cruciale du second mandat du président et en fin de compte son héritage en matière de politique étrangère".
Après la visite du monastère royal Wat Pho qui abrite notamment le bouddha couché, symbole de la religion de la Thaïlande et la culture bouddhiste, avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, Obama a été reçu par le roi Bhumibol Adulyadej, plus ancien monarque en exercice dans le monde, un personnage révéré par beaucoup de ses sujets et qui est considéré, à 84 ans, comme l'un des piliers de l'unité du pays.
Il a ensuite rencontré la Première ministre Yingluck Shinawatra, pour des discussions notamment sur la lutte contre le trafic de stupéfiants et le terrorisme, mais aussi sur l'accord de libre-échange TPP . Un certain nombre d'analystes craignent que l'intérêt du pays à se joindre aux États-Unis autour de l'accord de libre-échange Trans-Pacifique pourrait contrarier la Chine, qui, jusqu'ici, ne fait pas partie des discussions. Le Premier ministre Yingluck Shinawatra a déclaré samedi à Bangkok que la Thaïlande n'en est pour l'instant qu'à étudier les avantages et les inconvénients de l'adhésion à l'accord TPP.
Après 180 ans de relations diplomatiques ils ont réaffirmé les profonds liens politiques, économiques et de sécurité qui lient les deux pays. "La démocratie en Thaïlande, comme aux États-Unis, a dit le président, doit en permanence se réinventer. La démocratie, c'est la primauté du droit, attachée à la liberté d'expression et de la presse et de réunion ", a déclaré Obama. "Mais évidemment, ce qui est vrai en Thaïlande, comme c'est le cas aux Etats-Unis, est que tous les citoyens doivent rester vigilants et qu' il y a toujours une amélioration à apporter." Le Premier ministre thaïlandais a déclaré que son gouvernement est déterminé à la réconciliation nationale et la démocratie stable. " Notre destination est la stabilité de la démocratie, parce que nous croyons que ce sera la fondamentale de la croissance économique dans l'avenir », a-t-elle dit. "Et cela passe par la réconciliation nationale."
Le Washington Post ajoute que le gouvernement de Barack Obama «voit peut-être aujourd’hui une ouverture pour affirmer son leadership régional, à un moment où les approches diplomatiques de la Chine demeurent peu convaincantes». Le quotidien de Washington estime qu’en précipitant la détente avec la Birmanie, la Maison Blanche adresse «un autre message» aux Etats «voyous» : «ceux qui s’ouvriront pourraient s’attendre à des récompenses de la part des Américains, et promptement».
Sources: Asie-Info, WashingtonPost, AFP, AsieInfo, VoiceofAmerica, BangkokPost, HeraldSun, RFI,