Etre une femme libérée, c’est pas si facile…

Ou le scandale de la demi-vierge dénoncé par Marcel Prévost

Pauvres hommes… Leur désarroi face aux femmes libres et indépendantes ne date pas de la révolution sexuelle des années 1970! Dans Les Demi-vierges, Marcel Prévost fustige ces femmes que leur liberté d’esprit et leur volonté d’indépendance conduisent (selon lui) à la déchéance. On était encore loin de l’avènement de la femme libérée…

Ces demi-vierges, qui n’ont rien de la courtisane ou de la putain, sont des jeunes filles issues d’honorables lignées; c’est ce qui rend leur conduite encore plus inacceptable aux yeux de Marcel Prévost. Elles ne font rien d’autre que de se laisser aller aux affres de l’amour courtois, rares sont celles qui osent entretenir des relations charnelles en dehors du mariage. C’en est déjà trop! Une jeune fille doit être chaperonnée en toute circonstance, garder les yeux baissés et rougir lorsqu’un homme lui adresse la parole.

Mais c’est sans compter ces femmes rebelles qui, à travers les siècles, ont trouvé des subterfuges pour s’affranchir des règles rigides dictées par une société patriarcale. A travers Les demi-vierges, l’image ingénue et mièvre dont certains aimeraient parer le sexe faible est écornée par ces amazones intelligentes et entreprenantes.

Précieux roman que nous livre Marcel Prévost! La modernité du propos est magnifiée par le style d’un délicieux classicisme. L’auteur a beau afficher clairement sa volonté de dénoncer un état de fait scandaleux, ce roman est un superbe témoignage en faveur des femmes libres.

Un livre lu sur ma liseuse et téléchargeable légalement et gratuitement ICI!

JE VOUS LE CONSEILLE SI…

… vous aimez découvrir la femme sous son plus beau jour : belle, libre et indépendante.

L’EXTRAIT POUR VOUS DONNER ENVIE

Dans sa préface, Marcel Prévost s’inquiète de la propagation des meours de la demi-vierge au sein des milieux bourgeois…

[...] le mal tend à s’accroître, et s’accroît rapidement. Cela est hors de doute et il n’en saurait être autrement, car les mœurs du monde oisif et jouisseur deviennent de plus en plus les mœurs de tout le monde, et la plus simple bourgeoisie commence à se modeler sur lui. Or, rien n’est plus contagieux que le « genre » demi-vierge. La demi-vierge traverse la vie pimpante, élégante, fêtée : elle concourt  avec la jeune femme et lui dispute ses courtisans avec l’avantage insolent de sa verdeur et de sa nouveauté.