Si vous êtes en train de réaliser un possible, vous savez combien une critique peut refroidir votre ardeur. C’est exactement le frisson d’un doute qui amena une amie à sonner chez moi. Elle était à la bonne adresse. Ayant souvent expérimenté les inévitables rigueurs des opinions extérieures, j’étais ravie de lui partager ma façon de dorloter notre feu créateur.
Brave comme un bourgeon printanier, elle avait quitté un emploi où elle vivotait, pour aller au bout de son rêve. Soulagée, j’avais applaudi de joie.
Pourtant…
Recroquevillée sur mon divan, elle s’avouait décontenancée. Et si, dans six mois, les autres avaient raison? Et si mon labeur se soldait par une horreur? Et si j’étais aussi poche qu’on le prétend?
Que se passe-t-elle? Vite, une transfusion de foi! Et je pensai au papillon.
Chère amie, disons que tu es une chenille. Tu as décidé que tu en avais assez de ramper. Tu regardes les papillons voler. Et tu aimerais faire comme eux.
Enjouée, tu demandes à tes amies chenilles comment y parvenir. Bien sûr, elles te disent que c’est impossible. Que tu fabules. Une chenille n’a pas d’ailes! Elles bafouent ton désir ridicule. Et remettent en question ta folle obsession.
Une chenille qui vole! On aura vraiment tout entendu.
Et tu pleures ton rêve qui dégringole… Quoi? Un instant! Ce qu’elles ne savent pas, c’est ce qui bat en toi. Et pour le savoir, rien ne vaut l’avis d’un expert! Es-tu es disposée à entendre celui qui connaît l’appel du ciel? Es-tu prête à écouter le témoignage d’un papillon? Youppi! C’est qui? C’est moi, voyons!
Mon amie, je te rassure. Sache que tu traverses actuellement la phase du cocon. L’étape de la transformation. Seule dans ta chrysalide, tu te sens à l’étroit. Il y fait sombre. Et tu paniques. Ça va de soi. Le plus déstabilisant, c’est que tu n’es plus chenille… et pas encore papillon. D’où ta confusion.
Ma suggestion? Oublie les racontars des chenilles. Elles ignorent la saveur de l’originalité. Observe plutôt les innovations de tes nouveaux compagnons. Ils connaissent le goût de la liberté.
Les mois passèrent. Elle prit amoureusement soin de son don. Cultiva sa créativité. Crut en elle. Et créa. Créa. Créa. Puis, quand sa métamorphose fut complète, elle quitta naturellement sa nacelle…
Pour déployer ses ailes!
Elle avait tenu bon.
Et, maintenant, elle sait que dans chaque chenille bat le cœur d’un papillon.
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