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Le loto

Publié le 04 février 2013 par Maitecasa

Le loto

Double portrait - Giorgione

La loterie a vu le jour à Venise au début du XVIe ensiècle.
Dès 1521, de manière plus ou moins clandestine on trouve trace de loteries organisées par Girolamo Franco, dit Bambarara, citoyen vénitien. La mise était de 10 ducats par bulletin. Les lots étaient des tapis, meubles, têtes de lit… . Le plus souvent les tirages se faisaient au couvent de S. Giovanni e Paolo. Cela déplaisait cependant aux frères, qui du haut de la chaire faisaient entendre que le loto était un péché. 
Le gouvernement lui-même organisait de telles loteries, quand il était appauvri par la guerre. Preuve en est le décret du 10 juin 1525, avec lequel on chargeait Giovanni Manenti de mettre en loterie la Ca' del Duca, tombée alors en propriété de la Seigneurie. Le tirage eut lieu le 29 juillet dans la Scuola di S. Marco , près de S. Giovanni e Paolo. Le gagnant fut Alvise, fils d'Agostino Dolce avec le bulletin numéro 4540. Pietro Aretino dans une plaisante lettre adressée à Giovanni Manenti, son compagnon, relate toutes les malédictions qui pleuvaient sur la tête de ceux qui, jouant au loto, restaient déçus dans leurs espérances.
Dans cette lettre, on apprend que les tirages se faisaient sur une scène haute et bien décorée, qu'un jeune garçon était chargé de procéder au tirage, comme cela se pratique encore un peu de nos jours.
Plus tard, nous trouvons une loterie organisée par G. Battista Molin, dit Mamera, Prêtre de S. Simeone et Guida Apostoli, dont les bénéfices seront pour la reconstruction de son église.
Quelques années plus tard, Venise institua officiellement une loterie publique et la première extraction eut lieu le 5 avril 1734. On accordait des licences pour le jeu et parce que le bureau était installé à S. Maria Formosa près du pont de Borgoloco, celui-ci fut vulgairement appelé Pont de l'entreprise. Les cinquante employés se divisaient en Caseletti et Compustiti et l'on apprend par une fiche manuscrite de Cicogna que dans leur bureau, ils avaient  une petite pièce réservé avec un autel pour vénérer l'image de la Vierge Marie.
Au début, il y avait neuf tirages par an. En 1758, on en ajouta un dixième. Il y en eut ensuite de plus en plus, les gains réalisés servant à payer les illuminations dans la cité.
On a mémoire qu'il y eut même des tirages exceptionnels, comme celui pour couvrir les besoins de l'Etat, décidé le 30 décembre 1796, approuvé le 14 janvier 1797 où l'on mit en loterie les biens du presbytère supprimé de S. Maria della Carita.

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