Le 18 mars 2012, bientôt un an et à propos du tourisme interne , j’écrivais «Il serait temps de mettre en place une véritable stratégie qui prenne en compte le niveau de vie des nationaux, leur CSP et le budget qu’ils sont prêt à consacrer pour leurs vacances. A cela je propose un cheque vacances à échanger auprès des opérateurs nationaux. Pour cela réfléchir à sa mise en place dans le cadre d’un partenariat entreprises, Etat et opérateurs de tourisme, une sorte de convention ou on intégrerai une rubrique vacances dans le bulletin de paie des salariés, déductible des impôts et indolore pour les ayants droit. Un moyen de booster les réservations , de pérenniser l’emploi, de satisfaire les attentes des citoyens et de récupérer des taxes en fin de parcours»
Cette idée a été reformulée dans le cadre d’une proposition concrète en 15 points transmise par la FNT au Ministère du tourisme en mai 2012 et qui traite essentiellement du tourisme interne.
Aux dernière nouvelles, le Ministre du tourisme serait en attente de réponses de la part des professionnels sur la mise en œuvre de cet instrument qu’il juge opportun et en mesure de répondre aux attentes des nationaux et également des professionnels.
Pour information, le cheque vacances a été mis en place en France par ordonnance du Premier Ministre le 26 mars 1982 en complément du droit aux vacances reconnu aux salariés en 1936. En effet, on ne peut parler de ce droit qu’en donnant les moyens aux salariés de pouvoir consommer de véritables vacances qui ne consistent pas uniquement en un congé payé, mais en loisirs, détente et découvertes.
Au Maroc, certaines administrations ont mis en place une politique de vacances au profit de leurs salariés et retraités en construisant des centres de vacances ou COS ( Centres des œuvres sociales) offrant ainsi des unités d’hébergement et de loisirs moyennant une participation minimale de leurs membres. Cette démarche reste néanmoins marginale car elle ne concerne qu’une petite frange de la population active.
La grande majorité des salariés de la fonction publique et privée ne profitent pas de ces centres et dans ce cas , le cheque vacances serait une réponse à leurs attentes.
Les ayants droit seraient donc les salariés de la fonction publique et des entreprises soumises aux dispositions du code du travail, de la CNSS et de la CNOPS. Ces organismes sociaux devraient en principe être partie prenante dans ce processus et collecter auprès des entreprises les fonds qui serviront à alimenter le compte vacances des salariés.
Le chèque vacances pourrait être une sorte de prime alimentée conjointement par les Entreprises et par l’Etat a laquelle se rajouterait une participation volontaire des salarié sous forme d’épargne vacances. L’idéal serait : 1/3 part salariale, 1/3 part patronale et 1/3 part de l’Etat.
Chaque salarié aurait ainsi droit à une allocation vacances annuelle dont le montant serait défini en fonction du salaire annuel et du nombre d’enfants à charge, avec un minimum de 3000 Dh/an par salarié (250 dh/mois/Salarié). Sur cette base, le salarié pourrait verser chaque mois l’équivalent de 83,33 Dh par retenue/salaire, auquel pourraient être ajoutées les allocations familiales (200 Dh/enfant /mois)
L’entreprise verserait la même somme (83,33 Dh /mois) sous forme de prime de rendement et de stimulation à ses salariés, prime qui doit être financée par l’exonération de taxes sur le salaires.
L’état verserait la même somme (83,33 Dh /mois) qui serait consacrée à la promotion du tourisme interne et à l’accès aux vacances pour tous. Cela pourrait provenir des recettes du tourisme en matière de TVA, IS, TPT, TC et autres taxes.
Ainsi, un couple de salariés disposerait de 6000 Dh / an. Avec un enfant : 8400 Dh , avec deux enfants 10800 dh etc.…
Cette somme sous forme de cheque destiné à financer les vacances ne pourrait être échangé que contre des prestations touristiques auprès d’entreprises touristiques nationales relevant du Ministère du Tourisme : Agences de voyages, Hôtels, résidences hôtelières, villages de vacances ou autres.
Les entreprises en question devront adhérer à ce principe en proposant des prestations en fonction des budgets alloués et en respectant un cahier de charges rédigé à cet effet et bien sûr accepter le cheque vacances comme moyen de payement.
A moyen terme, les objectifs suivants devraient être atteints:
- L’accès aux vacances pour le plus grand nombre.
- La lutte contre l’informel avec l’amélioration des recettes de l’état.
- L’Implication des Agences de voyages.
- L’Amélioration des taux d’occupation des EHT
- La Pérennisation des emplois.
- La Création d’une dynamique tourisme interne.
Enfin, à l’ère du tout numérique, pourquoi ne pas réfléchir dés à présent à la mise en place d’une carte vacances, prépayée en impliquant le GPBM et Maroc Télécommerce. Cette carte serait chargée du montant prévu par chaque salarié à travers sa banque, ce qui obligerait tous les salariés à être bancarisés. Elle ne serait valable que dans les établissements touristiques qui auraient préalablement adhéré à la Charte « Vacances pour Tous ». Ce système permettrait de mieux contrôler cette opération et d’éviter ainsi tout dérapage de détournement des fonds à d’autres fins.
Ceci reste une proposition qui pourraient être enrichie par vos commentaires, remarques et suggestions, une manière de provoquer le débat.
Bonne semaine à tous.