Best Planet revient sur un sujet déjà abordé, l'humour solidaire. Un jeune humoriste français utilise son talent d'écriture pour changer le regard que les riverains portent sur les sans-abri. D’après un article découvert sur Youphil
Mieux vaut en rire
Ce que n’imaginait sûrement pas Luigi c’est qu’un simple écriteau puisse permettre à Juan de gagner un peu plus d’argent que d’habitude. Il faut dire qu'avec des répliques du genre “À l’époque où j’ai parié sur le PSG, il n’y avait pas Zlatan Ibrahimovic” ou “Abracadabra!!!… et merde, je suis encore dans la rue”, le jeune homme a un certain talent pour interpeller les gens et détourner leur regard.
Jamais méchant mais toujours déconcertant, Luigi veut à chaque fois “interloquer les passants”. Il y a toujours des riverains curieux qui s’amusent à lire ce qu’il écrit, “mais c’est un sujet encore tabou”, sur lequel il est difficile de faire rire explique-t-il.Une initiative déjà vueNous avions déjà vu ce genre d'initiative dans Best Planet avec cette vidéo qui avait fait le buzz à l'époque en 2010.
Cela dit, l'idée s'était limitée à cette vidéo alors que Luigi est passé de la théorie à la pratique en aidant concrètement les sans-abris.
“De la solidarité à petite échelle”
Continuer son chemin en baissant les yeux lorsque l’on croise un sans-abri est presque devenu un acte banal. C’est justement pour éviter cela que Luigi a lancé ce concept: “À chaque fois que nous donnons une pancarte à l’un des sans-abri que nous croisons, on reste un peu à l’écart. Et on remarque que les gens sont intrigués par le message. Certains s’arrêtent, discutent avec eux et leur donnent quelques pièces. Ils ne se seraient peut-être même pas arrêtés autrement.”De cette expérience Luigi Li espère bientôt en tirer une exposition photographique. Quelque temps après avoir créé son blog "Un sourire SVP" pour faire parler de son projet, il a rapidement été contacté par laFondation Abbé-Pierre, enthousiaste à l'idée qu’un jeune puisse “provoquer” et “dépoussiérer” le lot de clichés sur les sans-abri. Par la suite, l'idée est de reverser l'intégralité des fonds récoltés par l'exposition à la fondation.
Son concept est d'ailleurs sur le point d'être exporté, au Canada notamment. "Beaucoup de gens m'ont appelé pour me demander s'ils peuvent s'inspirer de mon idée. J'ai été surpris parce que je ne pense pas avoir inventé quelque chose. Il faut que l'idée se répande." Le virtuose du calembour précise que sa démarche se veut simple et personnelle: “Je n'utilise pas des vannes de mon spectacle pour écrire sur les pancartes […]. Je ne suis pas un humoriste engagé et je ne suis pas dans la dénonciation”, se défend-t-il.Avec près de 150.000 sans-abri en 2011 en France, selon un rapport de la Cour des comptes, il va lui falloir se creuser les méninges à Luigi Li pour renouveler son stock de vannes.
Pour en savoir plus, aller sur le blog de Luigi et Little Shao : Un sourire svp.