Cela faisait quelques mois que je voulais écrire cet article sur le heavy metal, suite à la diffusion d’un super documentaire sur D17, mais faute de motivation de temps il est toujours resté au stade d’idée ; et comme on dit, c’est triste une idée qui meurt alors en ce glacial mais ensoleillé dimanche après-midi je vais essayer de vous résumer 40 ans de musique (Alex remonte ses manches). Que les spécialistes du genre et autres puristes se montrent indulgents, je vais tenter de reprendre le reportage d’une façon très linéaire…
Dans un premier temps pour les non initiés, qu’est-ce que le heavy metal ?
C’est un genre musical apparu fin des années 60-début 70 dans les pays anglo-saxons. On dit souvent que l’âge d’or du heavy metal tourne autour des années 80-90. On lui prête plusieurs définitions selon les circonstances dans lequel il est employé :
- dans un contexte original, il est utilisé comme un synonyme de hard rock.
- dans un second sens, le terme désigne le heavy metal traditionnel une tendance esthétique plus radicale qui, au cours des années 1970 et 1980, s’est démarquée du hard rock en s’éloignant de ses racines blues.
- dans un sens large et généralisé (comme dans cet article), le heavy metal ou metal (tout court) désigne toutes les musiques qui descendent du heavy metal traditionnel et du hard rock. (Source Wikipedia).
J’ai découvert le metal à 13 ans grâce à The Unforgiven II de Metallica, alors diffusé sur Fun Radio (qui depuis je le sais est loin d’être leur meilleur titre), ensuite je me suis prise de passion pour le beau Jon Bon Jovi mais ce n’est que vers l’âge de 18 ans que j’ai réellement succombé au metal sombre et agressif grâce à Pantera. Éloignons d’office tous les clichés, non je n’étais ni en déroute ni dépressive !
Sombre, violent, transgressif : le heavy metal se propage depuis 40 ans comme une traînée de poudre. Jamais vraiment à la mode, il s’est développé en sous-terrain envers et contre tout. De Led Zeppelin à AC/DC, de Black Sabbath à Metallica en passant par les Guns n’Roses, retour sur le parcours hors norme d’un style qui a constamment évolué et qui a toujours fait de la transgression et de la provocation son fonds de commerce.
Dans le documentaire on apprend que le morceau You really got me des Kinks (1964) serait considéré comme le tout premier titre de hard rock, bien que le terme n’existe pas encore. Pourquoi ? à cause des guitares saturées bien sûr. Cependant c’est Led Zepplin qui est à l’origine du genre : voix criarde et haut perchée, guitares très en avant sans oublier bien sûr les cheveux longs.
Qu’on aime ou qu’on aime pas, le heavy metal est une musique révolutionnaire qui a repoussé les limites de la créativité. Comme l’explique parfaitement la journaliste, c’est un cri de révolte contre la société de l’époque, et contre le rock lui-même « qui est en train de rentrer dans le rang. »
Autres groupes cultes fondateurs du metal (et anglais !) : Deep Purple, Black Sabbath. Ces derniers sont d’ailleurs les premiers à utiliser l’image sombre, violente et ténébreuse qui colle aujourd’hui à la peau des metalleux, des codes très vite repris aux Etats-Unis par Alice Cooper, Kiss puis plus tard Marilyn Manson. Cette image noire a longtemps suscité la polémique, on se souvient notamment des polémiques sur les messages subliminaux des textes de Judas Priest ou encore des accusations envers Marilyn Manson lors de la tuerie de Colombine… Bien entendu tout ceci est purement commercial et les accusateurs ont été déboutés.
Le heavy metal a mauvaise réputation. Les fans ont beau être toujours plus nombreux et les groupes vendre des millions d’albums, ils sont considérés comme ringards et la presse généraliste en parle peu. Qui parmi vous connaît Lemmy, le leader de Motörhead ? Il est pourtant l’une des figures les plus emblématiques du hard rock. Led Zepplin aurait vendu plus de disques que Britney Spears, Madonna ou même Michaël Jackson (info à vérifier) et Back in black d’ACDC est le 2ème album le plus vendu au monde ! Le metal fédère une très très grande communauté ; développée en marge de la musique dite commerciale, il a instauré de nouveaux codes vestimentaires et comportementaux : cuir, clous, cornes du diable (véritable signe de ralliement) sans bien sûr oublier le headbanging et les tatouages.
Petit à petit la musique s’est radicalisée, le son s’est durci. Pourtant c’est à cette même époque que le heavy metal s’est placé sur le devant de la scène avec des groupes phares comme ACDC, Guns n’ roses, etc. Pourquoi ? Et bien en partie grâce à l’avènement des chaînes de télévision qui diffusent un nouveau média, les clips ! L’imagerie, le visuel sont très importants chez certains groupes car elle facilite le phénomène d’identification des fans. Pourtant la mode glam’ est certainement parmi les pires qui n’ait jamais été inventée..
Thunderstruck, mon morceau préféré d’ACDC :
Cette apparition du heavy metal sur le devant de la scène a permis aux groupes de toucher un plus large public, cela résonne comme une évidence. Qui ne connaît pas Wind of change de Scorpions ou encore The final countdown d’Europe ? Ces titres passaient (et passent encore) en radio pourtant combien d’entre vous sauraient me citer d’autres morceaux de ces groupes ?
Le succès médiatique ne plait pas aux fans puristes qui les considèrent comme « vendus » et ne voient en cette nouvelle notoriété que le diable commercial. Le Black album de Metallica s’est écoulé à plus de 30 millions d’exemplaires, pourtant il est considéré par beaucoup comme un mauvais virage dans la carrière du groupe. Il a pourtant permis aux musiciens d’acquérir de nouveaux fans, les femmes ! Les Guns étaient alors un très bon groupe composé d’un excellent guitariste (Slash), d’un chanteur charismatique quoiqu’à tendance psychopathe (Axl) et pour ne rien gâcher… ils étaient plutôt mignons. L’idéal pour passer à la télé ou sur les magazines. Leurs relations avec de célèbres mannequins de l’époque accentuaient leur statut de stars.
Aujourd’hui le heavy metal n’est pas mort, il a juste enfanté de nouveaux genres. Au début des années 90 les metalleux et glameurs sont ringardisés par un petit groupe violent mais sans artifice qui révolutionne la musique rock : Nirvana. Finis les clous et autres accessoires de travelos, faites place au grunge. A partir de partir de cette chute le heavy metal va se disperser en une multitude de sous genres : power metal, groove metal, black metal, death metal. A ce jour il y a tellement de tendances et de sous tendances que je défie quiconque de nous les expliquer sans erreur… les fans sont très critiques entre eux ; ainsi le neo metal et ses stars comme Marilyn Manson sont montrés du doigt car considérés comme « les Britney Spears du metal. » Entendez par là qu’ils sont trop « commercial. »
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le heavy metal, il faut avouer qu’il a révolutionné le monde de la musique. La longévité de ces groupes est exceptionnelle et ils remplissent encore tous des stades. Notons également que les plus belles ballades sont toutes issues de leurs compositions !
Pour voir le documentaire Heavy metal, les monstres sacrés du Rock dans son intégralité, c’est ici (je ne suis pas l’auteur de cette vidéo) :