Selon un rapport de la Commission européenne, entre octobre 2008 et le 31 décembre 2011, les banques ont bénéficié d’aides publiques pour un montant de 1 616 milliards d'euros (13 % du PIB de l’UE), contre à peine 82,9 milliards d'euros apportés à l’économie réelle en vertu des règles temporaires en période de crise !
Cette assistance aux établissements financiers a essentiellement pris deux formes :
* des aides de trésorerie : 1 174 milliards d'euros (9,3 % du PIB de l’UE) pour des garanties publiques sur le financement et un soutien à court terme de la liquidité,
* des mesures destinées à soutenir leur solvabilité : 442 milliards d'euros (3,5 % du PIB de l’UE) pour les recapitalisations et le traitement des actifs dépréciés.
La conclusion du rapport est très intéressante puisqu'on y apprend que le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Allemagne ont bénéficié de près de 60 % de l'ensemble de l'aide utilisée !
C’est pourquoi j'ai souhaité aborder la question de la régulation bancaire lors de ma dernière conférence à Saint-Avold (dans le cadre de l'UTL), jeudi 24 janvier 2013. J'ai présenté à un auditoire nombreux le rôle important joué par les banques dans le financement de l’économie en Europe, pour ensuite insister sur l’évolution du monde bancaire depuis la dérégulation des années 1980 qui a débouché sur l’instabilité que nous connaissons.
Ma présentation s’est enfin attachée à montrer que les mesures prises en Europe et aux États-Unis pour prévenir les crises bancaires (lois Dodd-Frank, règles de Bâles,…) oscillent entre contresens et mauvais vouloir en raison de la frilosité du politique et du pouvoir des groupes de pression bancaires ! En témoigne le compte-rendu de l'audition des banquiers par la Commission des Finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l'Assemblée nationale. On y découvre que la montagne de la réforme bancaire va accoucher d'une souris, suite notamment aux propos tenus par Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, qui estime entre 3 % et 5 % les activités de BFI (Banque de Financement et d'investissement) qui devraient être filialisés. Soit moins d'un pourcent des activités totales de la banque...
Voici ci-dessous l'article que le Républicain Lorrain a consacré à ma conférence :
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