Titre : Chico & Rita
Scénariste : Fernando Trueba
Dessinateur : Javier Mariscal
Parution : Juin 2011
En 2011 sortait sur les écrans le film d’animation musical « Chico & Rita », réalisé par Fernando Trueba et Javier Mariscal. Conjointement, paraissait le roman graphique éponyme, avec le premier au scénario et le second au scénario. Cette démarche originale était aussi un peu téméraire. Alors que le dessin-animé faisait la part belle à la musique, comme les auteurs allaient-ils retranscrire cela sans son dans une bande-dessinée ? N’ayant pas vu le film d’animation, je me garderai de toute comparaison. C’est donc « Chico & Rita » version muette que je chronique ici. Le tout est paru aux éditions Denoël et pèse pas moins de 210 pages.
Chico est pianiste. L’un des meilleurs de la havane. Rita est chanteuse. L’une des meilleures de la Havane. Nous sommes au sortir de la deuxième guerre mondiale. Chico aime s’acoquiner avec des américaines. Mais voilà, à un bal, il repère la chanteuse et c’est le coup de foudre. Et c’est le démarrage d’une histoire sentimentale et amoureuse tumultueuse.
« Chico & Rita » traite en fait deux thèmes. Le premier est une histoire d’amour entre deux personnes qui s’aiment, mais s’entredéchirent. La seconde est celles de musiciens cubains récupérés pour aller jouer à New York où ils subiront le racisme implacable de l’époque. Ainsi, comme le dit Rita : « je chante dans cet hôtel, mais je n’ai pas le droit d’y dormir. » Et évidemment, l’histoire des deux héros cumule les deux. Chico et Rita se trouvent amoureusement, mais aussi musicalement. Il écrit ses meilleures chansons pour elle.
Après un début assez convaincant, l’histoire a une tendance à se répéter. Régulièrement, Chico et Rita se perdent, puis se retrouvent et se séparent dès le lendemain pour des questions de jalousie majoritairement. Résultat, une forme de routine s’installe pour le lecteur qui finit par ne plus se sentir concerné. De plus, l’aspect très colérique et excessif des personnages ne le rend pas très attachants. Je n’ai trouvé comme raison à leur malheur que leur propre attitude et aucune circonstance atténuante. En cela, je trouve le scénario un peu raté.
« Le côté musical de l’ouvrage est forcément un peu frustrant. »
De même, le côté musical de l’ouvrage est forcément un peu frustrant. On passe son temps à voir des musiciens jouer, des chanteuses chanter et on n’entend rien. Cela fait partie de la bande-dessinée bien sûr, mais il est clair qu’il manque un petit quelque chose.
Au niveau du dessin, j’ai été au premier abord un peu perturbé, mais Javier Mariscal s’en sort plutôt bien. Le travail sur les expressions est essentiel dans l’ouvrage, le non-dits également et force est de constater que le tout est réussi. Son trait convient plutôt bien à l’ouvrage.
Bilan en demi-teinte pour « Chico & Rita ». Les thèmes abordés sont nombreux, mais reste au final l’histoire de deux personnes qui n’arrivent pas à s’aimer à cause de leurs jalousies respectives. Une routine prend le lecteur et le manque d’intérêt pour le destin des personnages finit par plomber quelque peu l’ouvrage.
par Belzaran
Note : 11/20