Eloignez les hommes et les enfants, ce que vous allez vous allez lire et voir est terrible, et ne doit pas sortir de nos salles de bain, chambres et écran. Des années après mes fils en parlent encore, comme d’un traumatisme, d’une scène à laquelle ils auraient préféré ne pas avoir à assister : la séance henné de leur mère. Moi. La de nouveau rousse et toujours aussi imparfaite …
Commençons par le choix du henné. Perso j’évite les rouges, je n’envisage pas de démarrer une carrière d’artiste underground ; les oranges, je les laisse à Ramsès II. Je n’ai pas de marque de prédilection, ou peut-être si Lush et Shiraz, tous deux bien plus chers que la moyenne (entre 7 et 8€ par utilisation), mais le rendu est stable, pas de couleur aléatoire, pas de mauvaise surprise.
Check-list :
- un saladier et une spatule en bois
- des gants
- une serviette qui en a déjà vu de toutes les couleurs, qui n’a plus peur de rien
- du temps
- une plage de solitude ou ne pas avoir peur du ridicule ( confère avertissement ci-dessus)
- un grand sens de l’aventure
- des litres de thé, vous aurez le temps pour le savourer
- de la patience, mais ça je ne sais pas où cela s’achète
- et un rouleau de cellophane. Ce qui m’a fait terriblement défaut, putain de minot. J’ai donc improvisé avec un sac plastique, adieu glamour …
Ma recette ? Elle varie selon mon humeur. En gros, henné dans le saladier, une cuillérée d’huile d’olive mélangée au henné, je verse de l’eau très chaude, jusqu’à recouvrir le henné. Et touille. Touille. Touille, jusqu’à ce qu’il ressemble à une pâte à gâteau onctueuse. Et laisse refroidir. Ce serait idiot de finir aux grands brûlés !
Après je pose, d’abord sur les racines, puis mèche par mèche, et malaxe, et entortille le tout. Maintenant j’ai une grosse bouse qui s’est échouée sur ma tête !
Bien sûr il serait plus simple de se faire aider par une amie, une vraie hein, une qui vous tient le front au-dessus des chiottes après une cuite, une qui peut vous accompagner en salle d’accouchement, supporter vos hurlements, alors que l’homme fait les cents pas en salle d’attente. La mienne n’était pas dispo, elle avait prévu un henné. Oui, c’est une secte !
En ce qui concerne le temps de pose, ne croyez pas ce qui est écrit sur le packaging, soit entre une et deux heures. C’est due marketing. A moins que vous ne souhaitiez qu’une légère nuance, ou ne soyez blonde à la base, posez une ARTT, sacrifiez une journée de votre week-end. L’idéal serait une nuit complète, mais moi je n’y suis jamais arrivée. Et prévoir une séance d’ostéo pour remettre vos cervicales dans le droit chemin, car pour des cheveux longs, vous aurez prévu 200g de henné, plus l’eau … ce n’est pas sûr qu’elles puissent tenir la distance …
Moi j’en profite, coups de téléphone, séance de rattrapage bavardage, bouquins, replay … à vous de voir.
Lorsque j’en ai marre, que je ne peux plus supporter le poids et l’attente, (mon maximum étant 4 heures, mais j’espère bien un jour battre ce record) direction la douche. Longs rinçages, au moins trois shampooings, essorage, séchage. Et voilà c’est fini.
Enfin presque. Maintenant faut balayer, attaquer la baignoire à la javel, et attendre quelques jours pour un résultat définitif.
Alors pour celles qui s’interrogent sur les raisons qui font que je continue à subir une telle épreuve, je répondrais, que je crains la toxicité des colorations chimiques, et que cet ermitage forcé, ce rituel mensuel, contre toute attente … j’aime. Tout simplement.
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