La lutte pour la fiction environnementaliste d’une nature vierge de toute intervention humaine et naturellement équilibrée prend un nouveau tournant : après l’homme, c’est au chat que s’en prennent les environnementalistes.
Par Baptiste Créteur.
Les évidences semblent toujours aussi difficiles à admettre pour les environnementalistes. On comprend mieux leurs difficultés à admettre leurs égarements sur le réchauffement climatique et le peak oil quand ils tentent d’apprendre au reste de l’humanité que les chats mangent des oiseaux.
Non contents de leur découverte, les environnementalistes pourraient tirer des conclusions sur le bon comportement à adopter en matière d’animaux de compagnie.
Faut-il encore avoir des chats chez soi ? La question mérite d’être posée, à la lecture de l’étude documentée publiée dans Nature Communications. Les auteurs montrent en effet que ces animaux qui nous sont si chers se révèlent être de terribles prédateurs achevant par milliards oiseaux et petits mulots.
La question est donc posée : faut-il encore avoir des chats chez soi ? Le chat est en effet un prédateur, qui se nourrit d’oiseaux et de souris quand la pâtée pour chat vient à manquer ou que se réveille son instinct de tueur en série d’animaux plus petits que lui.
«Nous estimons que les chats en liberté tuent entre 1,4 et 3,7 milliards d’oiseaux et entre 6,9 et 20,7 milliards de petits mammifères par an», expliquent les scientifiques. Ces chiffres concernent les États-Unis. Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont multiplié le nombre de chats aux États-Unis et la quantité d’oiseaux qu’ils sont susceptibles de tuer.
Des chiffres effroyables d’une précision propre aux environnementalistes, qui – une fois n’est pas coutume – admettent leur incertitude.
«Les écarts dans les résultats s’expliquent par certaines incertitudes», commente Romain Julliard, chercheur en biologie de la conservation au Muséum national d’histoire naturelle. […] Il n’empêche, «ces chiffres sont incroyables», ajoute Romain Julliard.
Des chiffres peu fiables mais incroyables, qui font du chat une menace pour les autres espèces naturelles – comprendre plus naturelles que lui, c’est-à-dire qu’un contact moins fréquent avec l’homme n’a pas achevé de rendre totalement maléfique.
Pablo Picasso, Chat saisissant un oiseau,1939.
Jusqu’à présent, aucune recherche scientifique de cette ampleur n’avait été menée sur cette question. «On considérait que la responsabilité des chats dans la mortalité des petits animaux était négligeable, comparée aux autres menaces liées aux hommes, qu’il s’agisse des risques de collisions automobiles, des tours d’immeubles ou de la destruction des habitats», soulignent les scientifiques.
Car le chat est une menace liée aux hommes, et par conséquent une mauvaise menace. Il n’est pas grave que les oiseaux de proie soient responsables d’un carnage annuel au sein des oiseaux et petits mammifères ou que les dauphins soient responsables d’un carnage aquatique – sauf si deux espèces très mignonnes sont menacées – mais les chats s’ajoutent aux menaces liées aux hommes.
Différentes études ont montré que l’introduction de chats là où il n’y en avait pas auparavant provoque des désastres. Ils sont alors considérés comme appartenant aux pires espèces invasives. «Sur les îles, les chats laissés en liberté ont provoqué ou contribué à la disparition d’oiseaux, de reptiles et de mammifères. Trente-trois au total, dont plusieurs espèces d’oiseaux», précise l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Les chats sont aussi indirectement responsables de la disparition d’autres prédateurs. «Lorsqu’ils tuent des oiseaux, les chats errants entrent directement en compétition avec d’autres espèces pour qui c’est la seule nourriture, alors que les matous même sans maîtres peuvent la plupart du temps se nourrir ailleurs et notamment auprès d’habitants attentionnés», explique encore Romain Julliard.
Ces vilains chats préfèrent manger d’autres animaux, mettant en danger ces animaux et leurs autres prédateurs. On notera qu’aucun scientifique n’a songé à remercier les chats pour la disparition des autres prédateurs – qui, en toute logique, étaient responsables d’un génocide animal permanent. Quand les chats comprendront-ils qu’il faut laisser faire la nature et préférer la nourriture offerte par l’homme à celle offerte par la nature ?
Malgré ces effets nuisibles, «la gestion des chats errants ou qui ont une maison est toujours dictée par leur bien-être plutôt que par leurs impacts écologiques», rappellent les scientifiques qui appellent à une prise de conscience et à un changement. Seront-ils entendus ?
Pour être rassurants, les scientifiques affirment prendre en compte le bien-être des chats errants ou non plutôt que leur impact écologique – une démarche étrangement opposée à celle qu’ils appliquent lorsqu’il s’agit des hommes. Ils appellent toutefois à une prise de conscience, première étape avant un changement des mentalités et des comportements. Il s’agira une nouvelle fois de sensibiliser, à grands renforts d’argent public, les citoyens pas assez éco-conscientisés – via des campagnes de publicité, des images choc de chats tueurs en série assorties de slogans mettant en avant la cruauté de l’animal.
Après avoir remis en question toutes les découvertes et inventions de l’homme polluantes et nuisibles – soit tout le progrès depuis le feu, première source de pollution découverte par l’homme – pour le faire retourner à une préhistoire où il cohabitait harmonieusement avec la nature, la mort et la maladie, les environnementalistes remettent aujourd’hui en question la domestication de l’animal par l’homme pour qu’il partage les fruits de sa chasse et ceux qu’il pourrait cueillir avec les oiseaux et rongeurs. De la part de toute l’humanité, Contrepoints souhaite la bienvenue au chat sur la liste des espèces menacées par les environnementalistes.