A perdre la raison qui avait suscité la polémique en Belgique au moment de sa conception, parce qu’il s’inspirait de l’infanticide de Geneviève Lhermitte, et par ce fait, très médiatisé a fait moins de remous chez les votants des Magritte (les César de la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique) puisqu’il a remporté 4 victoires : ceux du meilleur film et meilleur réalisateur pour Joachim Lafosse, un Magritte attendu pour Emilie Dequenne et celui du montage pour Sophie Vercruysse.
On peut donc dire que le film A Perdre la Raison sort grand vainqueur de cette cérémonie diffusée en direct ce samedi 02 février 2013 sur BeTV et cela nous fait grand plaisir car depuis le début misteremma.com a toujours soutenu le film. Vous retrouverez, d’ailleurs, des images de Mister Emma dans les bonus du DVD. A noter, enfin, que le film est nommé pour le César du meilleur film étranger (verdict : 22 février 2013)
Second film à s’être fait remarquer est L’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller. Ce film a reçu le Magritte du meilleur film en coproduction (en l’occurrence avec les Films du Fleuve), celui du meilleur son (Julie Brenta et Olivier Hespel) et Olivier Gourmet, excellent dans tout ce qu’il fait, s’est vu attribuer le Magritte du meilleur acteur pour son rôle de ministre des Transports.
C’est Fabrizio Rongione (habitué des films des Dardenne mais aussi le très frais interprète de Ca rend heureux de Joachim Lafosse) qui a joué les monsieur Loyal nous offrant choré et vannes qui tombaient parfois à plat… sauf chez la Ministre Fadila Laanan, morte de rire à chaque « bon » mot, offrant un singulier contraste avec un Prince Laurent, visiblement enrhumé, qui avait du mal à s’esclaffer.
Toutes ces cérémonies se ressemblent finalement, succession de textes écrits avec humour pour les « remettants » humoristes (Charlie Dupont et Stéphane De Groodt ont été très drôles), de textes ressassant des banalités pour les autres telles « l’image est un vecteur essentiel pour transmettre des émotions blabla » lues par Arta Dobroshi et de remerciements.
En parlant de remerciements, ceux de Costa-Gavras, visiblement émus, recevant un Magritte d’honneur étaient adressés à « ce petit pays qui fait des grands films », aux frères, aux acteurs Olivier, Natacha, Yolande, Marie, à Yves, le meilleur machino qu’il a eu dans sa vie et à Astrid, une formidable expérience dans son dernier film. Des remerciements aux petits métiers du cinéma qui n’ont pas manqué aux Machins qui se sont empressés, via Twitter, de proposer la présidence de leur édition 3 au réalisateur.
Cérémonie sans grandes surprises, finalement, adaptée aux nouvelles technologies, cependant, puisqu’un écran diffusait de (faux) tweets pour divertir l’assemblée…
@OGourmet on est à la moitié…Qu’est-ce que c’est long…
@JérémieRenier C’est ce qu’elles me disent toutes.
@MissBelgique Il parait que Magritte est mort. Un grand monsieur du cinéma nous quitte.
LE PALMARES
MEILLEUR FILM : « A perdre la raison » de Joachim Lafosse
MEILLEUR REALISATEUR : Joachim Lafosse pour « A perdre la raison »
MEILLEUR FILM FLAMAND EN COPRODUCTION : « À tout jamais – Tot altijd » de Nic Balthazar (Entre Chien et Loup)
MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION : « L’Exercice de l’État » de Pierre Schoeller (Les Films du Fleuve)
MEILLEURE ADAPTATION : Lucas Belvaux pour « 38 témoins »
MEILLEURE ACTRICE : Emilie Dequenne pour « A perdre la raison »
MEILLEUR ACTEUR : Olivier Gourmet pour « L’Exerice de l’Etat »
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND ROLE : Yolande Moreau dans « Camille redouble »
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND ROLE : Bouli Lanners dans « De rouille et d’os »
MEILLEUR ESPOIR FEMININ : Anne-Pascale Clairembourg dans « Mobile Home »
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN : David Murgia dans « La tête la première »
MEILLEURE IMAGE : Hichame Alaouie pour « L’hiver dernier »
MEILLEUR SON : Julie Brenta et Olivier Hespel pour « L’Exercice de l’Etat »
MEILLEUR MONTAGE : Sophie Vercruysse pour « A perdre la raison »
MEILLEURS DECORS : Alina Santos pour « Dead man talking »
MEILLEURS COSTUMES : Florence Laforge pour « Le grand soir »
MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE : Coyote, Renaud Mayeur, François Petit et Michaël de Zanet pour « Mobile Home »
MEILLEUR COURT-MÉTRAGE : « Le cri du homard » de Nicolas Guiot (produit par Ultime Razzia Productions)
MEILLEUR LONG-MÉTRAGE DOCUMENTAIRE : « Le thé ou l’électricité » de Jérôme le Maire (produit par Iota production)