La littérature managériale anglo-saxonne présente l’Europe
comme une proie bonne à dépecer. Pourquoi, dans ces conditions, les dirigeants
européens se laissent-ils plumer ?
Une première explication est qu’ils
y trouvent un profit. Il est vrai que ce ne sont pas eux qui se font
plumer, mais nous. Et que toute collaboration a ses bénéfices.
Une
autre explication est donnée par Libération. Laisser filer l’Angleterre ou
la Hongrie serait mauvais pour l’Europe. Cela ferait douter le monde de sa
solidité. Il faut donc tout donner à l’Angleterre (et à la Hongrie).
Extraordinaire façon de négocier ! L’Angleterre aurait
tort de ne pas nous exploiter, dans ces conditions. Et argument bien faible : construire une équipe c’est
savoir en éliminer ceux qui ne partagent pas ses valeurs. D’ailleurs, être
capable de le faire peut les amener à modifier leur comportement pour ne pas être
exclus.
(Je note au passage que Libération est fâchée avec le monde
des affaires. Elle pense que la city perdra 40% de son chiffre d’affaires si
elle sort de l’Europe. Au motif que c’est ce que représente ses transactions en
euros. Or, la
force de la City est justement les transactions en devises étrangères. D’ailleurs
l’euro n’est pas la devise anglaise, pas plus que le dollar, qui est à l'origine de sa fortune.)