Le concept proposé par la marque à la pomme est relativement simple : lorsqu'un individu désire retirer des espèces, il utilise une application mobile sur laquelle il formule sa demande, en indiquant le montant souhaité et sa localisation (qui peut être déterminée automatiquement). Le système identifie alors les autres utilisateurs de l'application situés à proximité et leur soumet la requête. Dès que l'un deux l'accepte, un rendez-vous est fixé et l'échange d'argent est enregistré sur les comptes des 2 parties.
Comme le brevet émane d'Apple, il est facile d'imaginer que ces "comptes" pourraient être les comptes iTunes des utilisateurs d'iPhone mais, en réalité, toute autre solution peut être imaginée (un peu comme c'est le cas avec les porte-monnaie mobiles, qui peuvent être, selon les cas, liés à un compte ou une carte bancaire ou bien s'appuyer sur un compte virtuel dédié).
Diverses options complémentaires sont suggérées, pour rendre l'idée plus opérationnelle ou plus attractive. Ainsi, le brevet prévoit, par exemple, la possibilité d'utiliser des certificats numériques pour valider l'identité des deux parties ou encore un mécanisme de rémunération de la personne qui répond à une demande, des réponses automatiques aux sollicitations, l'intégration du système dans un réseau social, la notation des utilisateurs pour renforcer la confiance...
Quels pourraient-être les usages d'une telle innovation ? Dans les pays développés, en particulier en France où nous avons déjà environ 1 GAB pour 1200 habitants (selon un billet de Bob Meara, de Celent), les opportunités risquent de se limiter à quelques cas d'exception, tels que l'oubli du portefeuille (et donc un mode "dépannage"), ou à un gain économique si les commissions de retrait peuvent être évitées ou réduites.
Mais surgit alors la question des contreparties : serait-il vraiment possible de motiver des fournisseurs d'espèces, même moyennant une rétribution, qui, de toutes manières, sera minime ? Rien n'est moins sûr. Et d'autres obstacles resteraient à résoudre, en particulier dans le domaine de la sécurité, voire de la sûreté des personnes... J'ai donc du mal à concevoir une adoption massive de ce système, en l'état.
Il est pourtant une piste, qu'Apple n'a pas explorée et que m'a inspiré une récente annonce de la société KAL, qui pourrait donner un peu plus de sens et de valeur concrète à cette idée. Au lieu de s'adresser à des personnes physiques pour obtenir des espèces, ne serait-il pas plus pertinent de viser les commerçants ?
Ceux-ci pourraient y trouver un moyen de mieux gérer leurs flux en numéraires, tout en profitant d'un trafic additionnel dans leurs boutiques, deux bénéfices qui suffiraient peut-être à leur faire accepter le concept, même sans rémunération ? Pour le demandeur, ce mode de fonctionnement favoriserait certainement la confiance et éviterait les aléas d'un rendez-vous ad hoc. Au regard de son faible coût d'implémentation, cette variante pourrait s'avérer intéressante... y compris pour une banque.
Finalement, je devrais peut-être déposer un brevet ;-)