Connaissez-vous l’histoire des « 40 acres et une mule » ?
Certains d’entre nous n’ont aucune idée de ce dont il s’agit. Cela n’est enseigné que dans les collèges américains, dans les cours optionnels de « Black history ». Pourtant, sachez déjà que « 40 acres and a mule » (en anglais) est le nom de la compagnie cinématographique de Spike Lee.
« 40 acres et une mule » est la promesse d’indemnisation faîte aux esclaves afro-américains, libérés après la guerre de sécession.
La promesse était la première tentative de réparation face aux esclaves nouvellement affranchis, et à l’époque cela a été une décision fortement critiquée, une décision dîte pro-socialiste. Cette décision aurait de toute façon beaucoup fait parler d’elle même maintenant. Imaginez que le gouvernement confisque des centaines de milliers d’hectares de terrains à des fermiers « blancs » pour les redistribuer à d’anciens esclaves. Car c’est bien de ce dont il s’agissait. Pourtant, ce qui est moins connu c’est que cette idée viendrait des premiers leaders noirs eux-mêmes.
Il est difficile d’imaginer aujourd’hui à quel point cela était révolutionnaire. Et on peut se demander ce que seraient les Etats-Unis aujourd’hui si cette motion avait été respectée par le gouvernement, et les esclaves indemnisés. Qu’en aurait-il été si les afro-américains de l’époque avaient pu posséder leurs propres maisons, se suffir économiquement ?
La première promesse de l’Amérique, même à l’époque, est de permettre aux gens moyens de pouvoir réaliser leurs rêves, leurs rêves d’entreprenariat, d’achat de biens. Pourtant, cette promesse, « 40 acres et une mule » ne fut jamais tenue. La population esclave comptait à l’époque presque 4 millions de personnes, et aucune d’entre elles ne vit la couleur de ces hectares de terre, ni l’animal.
A l’école, on enseigne aux américains le fait que celui à l’origine de cette politique est un ancien Général, William T. Sherman, et cela daterait du mois de janvier 1865. Pourtant, ce qui est moins dit c’est que ce Général prit cette décision quatre jours après une rencontre avec 20 des plus grands leaders de la comunauté noire.
Une des sections de l’ordre du Général Shermann spécifiait que les noirs devraient être les principaux propriétaires et décideurs des communautés qui leur seraient léguées, et qu’aucun homme blanc (à part l’armée) n’aurait le droit d’y résider. Tout ceci n’est jamais arrivé, ou peut-être était-ce un rêve.
Source : ebony.com