Il neige. Je suis coincé. Pas moyen d’aller voir Nathalie à l’hôpital. Sans doute les enfants sont-ils coincés aussi. Ca doit gêner leur petit « business » ce temps affreux. Je songe à ces années durant lesquelles notre ville s’est dégradée. On a été abandonné.
C’est sur que le poisson meurt par la tête. Là haut, ils ont institué qu’il était interdit d’interdire, que tout se valait, et maintenant, c’est nous qui payons l’addition alors que leurs gosses sont bien au chaud dans des institutions du 7 ème arrondissement. Pas de danger que leur mômes se fassent raquetter ou taper dessus.
Hier j’ai marché dans ces arrondissements, le 5 le 6 et le 7, et j’ai compris que ceux qui dirigent et vivent souvent là ne peuvent pas comprendre. C’est la France des années 50 la bas, des gens polis, du savoir vivre, tous bien élevés, avec le petit magasin robeu du coin pour donner de l’exotisme et de la mixité sociale. La blague ; comment peuvent-ils imaginé qu’à 10 km de là, les pauvres gens rentrent le soir en baissant la tête, la peur au ventre, espérant que dans le hall d’immeuble ils n’auront pas trop à discuter avec la bande de racailles pour monter chez eux. En plus de la précarité économique, eux ont droit à la peur, et sont interdit de rue…
Deux mondes, deux poids, deux mesures…