Ca y est c’est parti: l’échéance de la mise en application du Traité Transatlantique approchant (2015 voire 2014), les instigateurs, parmi lesquels l’inévitable Goldman Sachs, lachent la meute des journalistes et d’économistes à leur solde.
Le Traité Transalantique sera une vaste zone de libre-échange qui regroupera l’UE et les Etats-Unis, voire l’Alena (Etats-Unis, Canada,Mexique). Il faut conditionner l’opinion d’ores et déjà, ne perdons pas de temps.
En tout cas, ça nous promet de beaux jours. Dîtes-vous bien que L’UE n’était que le brouillon.
A propos de ce traité, le commissaire européen au Commerce, le Belge Karel de Gucht a déclaré »Je crois que l’Europe et les Etats-Unis doivent rebâtir leur relation économique par une initiative commerciale bilatérale globale. (…) Il doit aborder toutes les questions pertinentes, en particulier les points suivants: la suppression de tous les droits de douane, la libéralisation des services et l’accès aux marchés publics ». Son homologue américain espère lui, « la libéralisation totale de l’accès aux marchés ».
Après les travailleurs low-coast bulgares, roumains, polonais, bientôt croates, voici les mexicains dont rappelons -le, 60% n’ont pas la moindre protection sociale. Tortillas et mariachis pour tout le monde.
Ce sera le coup de grâce pour la protection sociale, le droit du travail et le niveau des salaires. Ce qui se sont réjouis de l’éventuelle sortie du Royaume-Uni et de son ultra-libéralisme triomphant de l’UE vont déchanter fissa.
La campagne de propagande médiatique a aussi commencé.
Ouvrons le bal avec le principal quotidien économique, financier et boursier allemand, le « Handelsblatt », crée à l’intention des hommes d’affaires et d’argent. Son site web, le premier site économique du pays avec près de 27 millions de visites par mois va faire des merveilles.
« La création d’une zone de libre échange transatlantique fournirait aux Etats-Unis et à l’Europe des bénéfices considérables, selon le rédacteur en chef du quotidien Gabor Steingart. Il affirme qu’une association d’Etats fondée sur des idéaux et des intérêts communs vivant du libre-échange ne romprait pas avec le développement des deux continents, mais qu’elle le consoliderait.“De plus, cela enverrait un signal de liberté aux pays où sévit un capitalisme d’Etat, comme la Chine“, écrit Steingart. »
Le magazine « Challenges » n’est pas en reste en titrant « La France favorable à une zone transatlantique de libre-échange ».
Le contenu de l’article n’est pas moins manipulateur, chiffres et citations à l’appui voire les deux à la fois comme « Un tel accord transatlantique serait particulièrement ambitieux », justifie la ministre du Commerce extérieur américaine. » A eux deux, l’UE et les Etats-Unis représentent 40% du PIB mondial, 25% des exportations et 32% des importations. »
C’est beau à en pleurer.
Mais le seul hic, c’est que dans l’article rien sur ce prétendu avis favorable de la France…
De plus, il n’y a rien sur les risques encourus pour les salariés européens alors que l’on ne cesse de décrier les conséquences du libre échange au sein même de l’UE.
Bon ben voilà. On va encore avoir droit aux mêmes mensonges, manipulations, désinformations dont on nous abreuve
Le futur nom de l’Union Européenne
quotidiennement à propos de l’ultra-libéralisme.
Après tous les traités européens en sa faveur , le Pacte Budgétaire, le MES conçus et mis en place par les dirigeants politiques et les technocrates de Bruxelles, l’arrivée du nouveau messie est annoncé.
Le signe de liberté évoqué va être quelque chose. Quant au capitalisme privé et des multinationales, on en voit les effets positifs tous les jours.
La France a lancé le 30/01/2013 une concertation « publique » sur ce sujet, à destination des acteurs Français qui seraient concernés par une plus grande intégration économique transatlantique. C’est à dire les entreprises pour faire simple. Tous sont invités à donner leur avis sur la question jusqu’au 01/03/2013 afin de « guider la position Française » . Tous les « acteurs français » vont être « pour » c’est certain.
Pensez donc: baisse des salaires, baisse de la protection sociale, baisse des droits du travail, flexibilité « je prends-je jette », âge de la retraite repoussé au maximum, privatisations à tout va », marchandisation des biens et des personnes… Le Dumping Social est désormais à portée de bras.
20% qui s’en sortiront pour 80% qui rameront, le principe de Pareto trouve encore là une application funeste. Bienvenue dans l’Ancien Régime New-Age.
Un référendum, sinon , ça ne vous parlerait pas par hasard, messieurs-dames?
Source: PressEurop - Challenges