Le Roman du parfum de Pascal MARMET
Editions du Rocher (Vladimir Fédorovski),
2012, p. 262
Première Publication : 2012
♣ Le Site de l'auteur ♣ ♣ A la folie ♣
Pascal Marmet a dirigé une entreprise pendant
de nombreuses années. Aujourd'hui il se consacre
entièrement à l'écriture et parallèlement
il continue chaque mois à organiser des soirées
littéraires avec des invités de marque.
Merci à Pascal Marmet pour cette aventure...
De l'Egypte antique aux créateurs parfumeurs du XXIe siècle, vous saurez tout sur le parfum : ses écoles, ses nez, ses secrets de fabrication, ses mensonges, son marketing, son immense pouvoir sur nos sociétés et sa poésie.
Mais tout commence sous l'auvent d'un libraire de Grasse. L'auteur rencontre une jeune femme au nez peu ordinaire. Sous une pluie battante, elle lui confie son histoire.
J’ai été très surprise en constatant que Le Roman du parfum, était bien plus qu’une rétrospective sur le parfum, contrairement à ce que le titre laisse présager. En effet, Pascal Marmet nous offre bien d’autres choses et notamment de beaux passages sur le cinéma Hollywoodien.
Un roman-documentaire particulièrement bien documenté et qui brille par sa grande originalité, je recommande !
Sabrina, jeune femme possédant un « nez absolu », part en mission aux Etats-Unis afin de créer un parfum en hommage à Michael Jackson. Pendant le vol, qu’elle manque de peu, elle se retrouve installée près d’un personnage charismatique qu’elle ne semble pas du tout connaître… le célèbre Tony Curtis. Sabrina doit réviser afin de réussir l’entrée dans une grande école de parfumerie… passionnée par le parfum et bonne oratrice, elle parvient à apaiser l’ancien acteur, phobique des avions.
C’est ainsi que le lecteur, assistant au voyage, peut lui aussi profiter du cours magistral dispensé par la demoiselle. Mais attention, n’ayez pas peur. Certes l’on retrouve pour l’occasion, beaucoup de passages quasi « encyclopédiques » qui peuvent sembler un peu lourds et casser le rythme du texte, mais il n’en fut rien pour ma part. J’ai adoré découvrir l’histoire du parfum, de son utilisation en Egypte ancienne à sa médiatisation aux XXe et XXIe siècles en passant par sa diabolisation au Moyen Age. Je ne me suis jamais ennuyée une seule seconde et j’envisage même de fouiller un peu plus et de lire d’autres ouvrages sur le sujet !
Mais le parfum c’est bien, c’est passionnant… mais ce n’est pas tout ! Avec la présence d’un monstre sacré du cinéma comme Tony Curtis, vous vous doutez bien qu’il ne se contente pas d’écouter… il apporte aussi sa pierre à l’édifice ! Et c’est parti pour un retour en arrière et la découverte du passé de ce petit garçon juif, baptisé Bernard Schwartz, qui, de chapardeur dans la rue, devient un des plus grands noms du cinéma Hollywoodien des années 50 et 60. Dans les souvenirs de Tony Curtis, on rencontre la grande Marilyn, sa première femme Janet Leigh… et toute une atmosphère très particulière qui m’a donné très envie de voir des films de cette époque (ceux de Tony Curtis notamment, que je n’ai jamais vus - honte à moi - mais également ceux de Marilyn que je ne connais pas non plus !). Je remercie donc Pascal Marmet pour cette plongée dans les univers très différents du parfum et du cinéma Hollywoodien qui, pourtant, se marient à merveille !
C’est donc un roman-documentaire très complet que nous offre Pascal Marmet. On sent des années de recherches derrière et énormément d’intérêt pour les sujets traités. La passion transparait et c’est très agréable à lire.
Mais je me répète, ne vous inquiétez pas du grand nombre d’informations délivrées et du mode parfois un peu « magistral » utilisé pour ce faire. Les éléments historiques et scientifiques sont bien intégrés à l’intrigue plus romanesque et ne cassent en rien le rythme de celle-ci… bien au contraire, ils l’enrichissent remarquablement.
Pascal Marmet a choisi de conter son histoire du point de vue interne, majoritairement à travers le regard de Sabrina, mais parfois, dans certains chapitres, à travers les yeux de Tony Curtis. Si les changements ne sont pas particulièrement indiqués dans la mise en page, ils ne prêtent pas à confusion. Le lecteur sait, en effet, très vite dans quel « monde » il se trouve et donc quel héros il suivra dans les paragraphes à venir. Cette utilisation du « je » permet une immersion plus grande dans l’histoire et même si je ne me suis pas complètement attachée aux personnages, j’ai pris énormément de plaisir à suivre leurs aventures passées et présentes.
Pendant la lecture du Roman du Parfum, on sent le travail de recherches que l’auteur a effectué mais également sa passion pour les thèmes abordés. Le lecteur apprend énormément de choses (sur le parfum et le cinéma Hollywoodien) tout en se divertissant (avec l’aventure de Sabrina)… c’est une véritable réussite, à mon sens ! Et la réussite est d’autant plus complète que, grâce à ce titre, j’ai très envie d’approfondir mes connaissances sur le parfum mais aussi, de voir tous les films de Tony Curtis et Marilyn Monroe !
"Les compositeurs de musiques, les peintres, les poètes ou les écrivains choisissent le titre de leur œuvre. Les parfumeurs n’ont pas cette fortune et accouchent sous x dans la clinique du marketing. Sans vous consulter, on s’empare de cette responsabilité à votre place et vous voilà dépossédé. Il y a de la souffrance, de la joie à enfanter, et le plus beau cadeau d’une mère à son enfant est de choisir son prénom. Si un jour ce parfum voit le jour, j’aimerais qu’il porte son nom de baptême lors de son lancement."