C’est aujourd’hui la Chandeleur, synonyme de crêpes pour mon cerveau simplet relié directement à mon estomac.
Remonter à l’origine de cette fête, c’est comme remonter aux origines du monde. A l’époque des Romains, il s’agissait d’une fête en l’honneur du dieu Pan. Toute la nuit, les croyants parcouraient les rues de Rome en agitant des flambeaux. En 472, le pape Gélase 1er décide de christianiser cette manifestation qui deviendra la célébration de la présentation de Jésus au Temple qui commémore la Présentation de l'enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la purification (ou les relevailles) de sa mère, la sainte Vierge.
On organise alors des processions aux chandelles, d’où la Chandeleur (fête des chandelles). Chaque croyant doit récupérer un cierge à l’église et le ramener chez lui en faisant bien attention à le garder allumé pour bien protéger son foyer. On doit à cette fête aux chandelles, un fameux dicton, « Celui qui la rapporte chez lui allumée / Pour sûr ne mourra pas dans l’année ».
Par ailleurs, on pourra noter que les Celtes avaient eux aussi une tradition assez similaire en l’honneur de leur déesse Brigit et que leur rite célébrait la purification et la fertilité au sortir de l’hiver. « À la Chandeleur, l'hiver se meurt ou prend vigueur » dit un proverbe.
En gros on peut dire qu’on anticipait la fin de l’hiver et que la crêpe trouvait sa place dans ces festivités car sa forme ronde et dorée, rappelle le disque solaire, évoquant le retour du printemps après l’hiver sombre et froid. Il existe d’ailleurs encore de nos jours toute une symbolique liée à la confection des crêpes.
Par exemple, il faut respecter une coutume, celle de la pièce d’or. Autrefois, les paysans faisaient sauter la première crêpe avec la main droite tout en tenant une pièce d’or dans la main gauche. Ensuite, la pièce d’or était enroulée dans la crêpe avant d’être portée en procession par toute la famille jusque dans la chambre où on la déposait en haut de l’armoire jusqu’à l’année suivante. On récupérait alors les débris de la crêpe de l’an passé pour donner la pièce d’or au premier pauvre venu. Si tous ces rites étaient respectés, la famille était assurée d’avoir de l’argent toute l’année. Une tradition d’avant la mise en place des règles d’hygiène voulues par Bruxelles bien évidemment.
J’ai lu quelque part (?) que certains, très pauvres car touchés par la crise, n’ayant plus de pièce d’or, utilisaient une vieille chaussette symbole du bas de laine vide. A ce qu’il paraît, les résultats ne seraient pas très différents de ceux obtenus avec la pièce d’or…
Quoi qu’il en soit, pour ma part je vais me refaire une petite crêpe. Au sucre ou à la confiture ? Cruel dilemme mais faux problème, il suffit d’en faire deux !