"Je n'ai pas le souvenir que Mouche' ait jamais posé sur moi un regard de mère. Je veux parler de cette tendresse qui irradie un enfant, comme un soleil aveuglant. Son regard blessant me donnait des coups. Mes défauts ressortaient comme des bleus. Sous couvert de faire de l'humour, elle se moquait de moi. Si elle m'aimait ? Oui, sûrement, ce qui la rendait plus dangereuse encore."
Cest cependant un portrait touchant de tendresse que l’auteur dresse de sa mère, surnommée Mouche’. Une mère qui pourtant ne fut pas très aimante, ni lorsqu’elle était enfant, ni plus tard. Une mère originale, mais difficile à comprendre, dont les contradictions et les sautes d’humeur pouvaient surprendre autant que blesser. Une mère parfois ridicule avec ses petits travers ou snobismes, et qui perd un peu la boule après la mort de son époux, enfermant sa fille dans ses chimères.
Malgré la superbe plume de Marie Lebey, sa délicatesse à raconter l’histoire de sa relation avec sa mère sans en faire un portrait noir, je n’ai pas réussi à m’attacher à ce petit livre, qui est pourtant comme une déclaration d’amour. Mère comme fille me sont restées étrangères, sans consistance, ou tout du moins, je n’ai pas réussi à apposer sur l’une et l’autre mes propres sentiments. J’avoue de plus en avoir un peu assez de ces livres typiquement français et plutôt nombriliques dans lesquels l’auteur se raconte, et détaille ses histoires de famille...
Merci à Gilles Paris qui m'a fait parvenir ce roman, ainsi qu'aux Editions Léo Scheer.