Dans la continuité d’un précédent article sur le sujet, je vous propose de revenir sur l’engagement d’un acteur mondial dans la e-santé, à savoir Microsoft. Et de constater que bien au-delà de l’investissement de son « père fondateur » dans des oeuvres caritatives à travers le monde, l’entreprise de Redmond est réellement en place pour l’enjeu capital du recueil de la donnée médicale des patients.
Microsoft avec HealthVault
Lancé en octobre 2007 par Microsoft, HealthVault est une sorte de dossier personnel médical online (nommé également « personalhealth record ») qui depuis s’est déployé aux USA, Canada, Grande Bretagne …jusqu’en chine.
Il permet au particulier de conserver, modifier et partager ses données médicales en ligne, et également de faxer radios, IRM et autres scans afin de les conserver sur le site.
Concrètement, chaque utilisateur peut renseigner ses propres données ou via le logiciel téléchargeable HealthVault Connection Center pour une mise à jour automatisée vers son compte en ligne. Ces informations sont directement issues des appareils biomédicaux auxquels le logiciel peut se connecter (connectivité possible avec plus de 190 sources de données telles que les poignets de la pression artérielle, glucomètres, poids balances podomètres…). Sur le marché US, Microsoft s’est associé sur ce projet à des associations de professionnels de santé et des établissements de santé, afin d’assurer un déploiement d’une communication globale et commune vers le dossier du patient Healthvault. Qui est également interfacé avec des sites américains relatifs à la santé comme http://www.uswellness.com, http://www.peaksware.com ou http://www.healthycircles.com.
Plus récemment, Microsoft a développé une application HealthVault pour Windows Phone, uniquement accessible dans la MarketPlace de la zone américaine pour l’instant.
Pour en savoir plus : http://www.windowsphone.com/en-us/store/app/healthvault/daa5bf42-cf02-4327-97cf-0721ca4ff7a2
Microsoft et sa technologie Kinect au chevet des malades et utilisé en chirurgie
L’éditeur se positionne au plus près de la pratique médicale avec cette technologie reposant sur la reconnaissance gestuelle et vocale. Elle pourrait être notamment utilisée pour piloter une opération chirurgicale.
Des recherches sont également effectuées du côté de la motricité aux Etats-Unis, avec un système pilotant un fauteuil au son de la voix et qui pourrait détecter les obstacles.
L’Université du Missouri a notamment travaillé sur un modèle de surveillance des mouvements enregistrés par l’interface Kinect. Cela permet d’avoir un bilan très précis du niveau physique d’une personne en suivant ses progrès ou difficultés rencontrées lorsqu’elle se déplace sur son lieu de vie.
D’autres fonctionnalités ont été développés autour de Kinect, comme l’exemple de ce particulier pour la création d’une interface pour interagir en déplaçant la main (solution pour patients souffrant d’aphasie lié à un AVC). Par mouvements simples de la main sur différents états illustrés sous formes d’émoticônes : joie, tristesse, colère, fatigue… Une fois l’icône sélectionnée, un texte traduisant l’émotion est retranscrit.
En France, son utilisation intervient dans le cadre d’une rééducation fonctionnelle en accompagnant les patients atteints de déficiences motrices liés à des AVC en leur proposant des jeux accessibles par la Kinect.
Approche très similaire concernant l’accompagnement des personnes âgées. Ainsi, plusieurs centres de rééducation pour personnes âgées utilisent Kinect pour aider leurs patients à effectuer des exercices physiques adaptés à leur condition de santé.
Pour en savoir plus : http://www.microsoft.com/en-us/news/features/2011/dec11/12-19KinectEffect.aspx
Microsoft « lorgne » du côté des diabétiques avec sa lentille de contact intelligente
L’Université de Washington et les équipes de Microsoft Research ont collaboré pour créer une lentille de contact capable de vérifier le taux de glycémie.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Cette lentille contient des micro-capteurs capables de mesurer en temps réel le taux de glycémie à partir du liquide entourant la surface de l’oeil. Une led intégrée à la lentille permet d’afficher une alerte dans le champ de vision du patient lorsque le taux de glycémie est anormal. Les données sont transmises alors, à un capteur externe (ordinateur, un smartphone ou tout autre support capteur d’ondes Wi-Fi).
Ce système permet de s’affranchir des prises de sang par glucomètre que des millions de patients dans le monde doivent effectuer quotidiennement. Cette expérience technologique d’interface naturelle est pour l’instant à l’état expérimental et des tests cliniques sont en cours.
C’est en analysant la quantité de sucre présente dans les larmes que ces lentilles révolutionnaires pourront déterminer le taux de glycémie des personnes diabétiques. Grâce à l’antenne radio intégrée, les résultats de ces analyses pourront être enregistrés et transmis facilement au médecin traitant.
Explications du directeur technique de Microsoft France, Bernard Ourghanlian :
Microsoft et ses partenariats stratégiques et industriels orientés établissement de santé
GE Healthcare et Microsoft se sont alliés en décembre 2011 pour optimiser le traitement de la donnée médicale. Cette coentreprise avec la société General Electric Healthcare reprend les solutions de la division Microsoft Health Solution Group à l’exception de la plateforme HealthVault, proposant ainsi aux professionnels de santé une plateforme permettant de stocker des informations patients et de proposer des applications santé.
Des coopérations avec des établissements comme la Mayo Clinic se sont montés autour de la mise au point de logiciels médicaux réalisant des diagnostics santé ou des applications de connaissances cliniques.
Fin 2011, Microsoft a signé une convention de partenariat avec la Fehap (Fédération des Etablissements Hospitaliers d’Aide à la Personne) qui propose notamment de faciliter l’accès pour tous les établissements membres à l’accord-cadre Uni.H.A. (accord-cadre d’une durée de 4 ans, basé sur le maintien en condition opérationnelle du parc informatique Microsoft. Il propose un modèle d’abonnement annuel par poste donnant droit à un service de support technique Microsoft, un volet de services mutualisés et l’accès à l’ensemble de la plateforme Microsoft Client et Serveur à l’exception des solutions Dynamics).
Une diversité dans l’offre permettant à Microsoft de sécuriser cette filière d’alimentation du dossier patient avec une présence à chaque bout de la chaîne de valeur. Celui concernant la captation des données des patients venant alimenter celui développé autour du stockage des données en ligne (son « DMP » maison, HealthVault).
A ce jour, HealthVault n’est pas disponible en France, cela en sera-t-il toujours ainsi ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?