En fait je suis la première surprise d’avoir cette pensée si positive de moi. Cette pensée fragile et fugace, ces quelques instants quasi irréels où je me trouve jolie et où j’arrive à me le dire et à l’accepter (oui parce qu’en général j’ai bien du mal à accepter les compliments et encore plus à faire preuve d’indulgence avec moi-même).
C’est encore très loin d’être mon mode de pensée prédominant, mais la vache, qu’est-ce que c’est bon ! Je ne connaissais pas et je kiffe grave ces quelques minutes d’extase où je suis si positivement réjouie par le reflet de mon minois ! J’aimerais bien que ces quelques instants se prolongent un peu…
Et j’aimerais bien passer moins de temps à déplorer toutes mes foutues imperfections.
Bon je vous en ai déjà un peu parlé et celles qui me connaissent depuis longtemps et plus intimement savent à quel point j’ai progressé sur le chemin de l’acceptation ( !! on dirait une phrase piquée à une secte zen !! ). J’ai cessé d’être une perfectionniste à tout crin, j’ai enfin pas mal fait la paix avec mon alimentation et réussi à mettre un terme à ma boulimie… Bien compris que la beauté était bien souvent une question d’assurance et fortement liée à l’aura que l’on dégage ( !! gourou zen sors de mon corps !! )… Je ne suis pas dupe non plus face à toutes les photos de starlettes retouchées à grands coups de photoshop…
Oui mais voilà, il reste toujours là quelque part au fond de moi, une fichue petite voix très critique et ce regard désapprobateur sur ce que je suis ou ce que je fais. Du coup je passe par de drôles d’enchaînements d’idées. Pendant 2 min 36 secondes je me trouve toute jolie, ensuite pendant 55 secondes je me demande si c’est bien moi qui pense un truc pareil et après vient immanquablement le coup de bâton ! Un bon gros « Pfff, qu’est-ce que t’es bête ! T’es trop mal coiffée/mal fagotée/T’as vu tes cuisses ?! Non mais franchement t’as vu ton allure, tu ne ressembles à rien ma pauvre fille« et ainsi de suite pendant un sacré moment !
Alors du coup je n’ai pas envie d’être objectivement jolie, j’ai juste envie de le croire, de le penser très fort, d’en être la première convaincue. Pas envie de me sentir meilleure ni supérieure à une autre, juste être heureuse comme je suis, contente de moi mais sans devenir imbue et désagréable… Il paraît que ça se travaille. Ah ? Et comment est-ce qu’on procède alors ?
Il paraît qu’il ne « faut pas » (j’ai horreur des « il faut que ») focaliser sa vision sur une seule partie de son corps mais plutôt essayer d’appréhender ce corps dans son ensemble. Ah ???? Genre quand je vois mon visage, que j’arrête de ne voir que mes grosses narines dilatées (je suis très complexée du museau !), mes sourcils déplumés et mes petites bajoues de hamster… Idem pour le reste du corps, faudrait (hum hum) que j’arrête de ne voir que mes cuissots (je les appelle mes gigots !) trapus, dodus et tous mous, mais que je vois aussi mes épaules, la courbe qui se dessine entre ma taille et mes hanches… Mais bien sûr, cause toujours tu m’intéresses. Facile à dire (à écrire) mais plus difficile à mettre en oeuvre !
Et puis, un autre conseil que j’ai entendu de-ci de-là : ne pas passer non plus à se comparer à des supers bombes, puisqu’on en sort forcément avec le moral dans les chaussettes… Oui mais là encore ce n’est pas évident et puis quand je me balade dans la rue j’ai la fâcheuse tendance à trouver 90 % des filles plus jolies.
Oh et puis j’entends déjà aussi les empêcheurs de tourner en rond (j’aime bien tourner en rond moi !) me reprocher d’être trop superficielle et d’accorder trop d’importance aux apparences et au physique. Ah ! Ah ! Trop drôles les amis ! Sans déc’, il n’y a que ceux qui n’ont pas de problème avec leur physique qui peuvent sortir des phrases pareilles ! Parce qu’on a beau dire, l’extérieur c’est toujours ce que l’on voit en premier chez quelqu’un, bien avant d’apprendre à connaître une personne, la première impression, le premier jugement vient toujours de ce qu’on voit d’elle et là, n’allez pas me dire le contraire, je ne vous croirai pas.
Enfin voilà, tout ça pour dire, des fois je m’aime bien et j’aimerais que ça arrive plus souvent !
Et vous, c’est quoi votre recette pour vous sentir bien dans votre peau ?
Illustration « pin-up » : “Thinking of You” by Gil Elvgren, 1962