Diane 35 n’est pas le pseudo d’une belle de l’Ille-et-Vilaine en chien et coincée entre Rennes et St Malo. Ce n’est pas non plus un nouveau modèle de voiture moderne lancé par Citroën pour tenter de sauver le groupe PSA aujourd’hui dans la tourmente et qui n’est pas prêt de voir sa descente aux enfers s’arrêter de si tôt.
Diane 35 est un médicament commercialisé en 1982, en France, sous le nom de Diane, devenue Diane 35 cinq ans plus tard. Il s’agit d’une association oestroprogestative en charge de lutter contre l’acné et principalement utilisée comme moyen de contraception. Le monde des femmes Barabara Gould deviendrait en théorie, et grâce à Diane 35, parfait puisque cette pilule leur permettrait d’avoir des rapports sexuels – épanouis ou non – sans risquer de porter l’enfant du mec qui les ont violées et d’éviter de tisser des fils entre la joue de leurs partenaires et la leur. Rappelons tout de même aux plus ignorants d’entre nous que la pilule reste un contraceptif et ne protège ni des morpions en voie d’extinction, ni du SIDA.
Oui, les femmes ayant le visage déformé par une acné post-adolescente ont le droit à des rapports sexuels et ce n’est pas une raison pour vouloir les supprimer de la planète en leur faisant ingurgiter n’importe quoi. De plus, ce médicament n’a jamais fait l’objet d’une demande d’autorisation en tant que contraceptif, et son fabricant n’a jamais fourni de données sur son efficacité (indice de Pearl).
La France se retrouve vraisemblablement au cœur d’un nouveau scandale sanitaire puisqu’après le Mediator de Servier, c’est Diane 35 de chez Bayer qui secoue Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. Ce médicament favorise selon les dernières conclusions de Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) les risques d’embolies pulmonaires et accidents vasculaires cérébraux (AVC). La décision par l’ANSM de supprimer la commercialisation de ce médicament d’ici à trois mois a surpris le fabriquant qui « prend acte de la décision ».
Il est vrai qu’à force de se tourner toujours vers le soleil, Marisol a certainement été aveuglée par le rayonnement des lobbys pharmaceutiques en France. Permettez-nous une petite piqure de rappel sur les laboratoires Bayer qui possèdent plusieurs divisons au sein même de leur organisation : Consumer Care, Medical Care, Crop Protection etc. … Ce sont donc au cœur des mêmes laboratoires que des chimistes en puissance développent analgésiques, médicaments et pesticides. De là à prétendre qu’ils utilisent la même formule pour tous leurs produits il n’y a qu’un pas, mais ce qui est certain c’est qu’ils contribuent largement à l’empoisonnement de la nourriture que nous dévorons. Cette même nourriture vous file des boutons plein la face et c’est avec Diane 35 que vous avez bien l’intention de les soigner. Quand on vous dira que cette pilule coute 7 à 10 fois plus cher qu’une pilule classique et que Servier s’est empressé d’en faire une copie conforme, vous comprendrez aisément le business (voir le conflit d’intérêt) sous jacent à cette affaire – ou la carotte que Madame, utilisatrice de Diane 35, aurait mieux fait de s’enfiler elle-même, par dignité.
Ainsi, il n’en reste pas moins certain qu’aujourd’hui le meilleur contraceptif reste l’homosexualité.