Ce rendez-vous tant attendu au Ministère de la Culture me donne, aujourd’hui, le sentiment d’un pétard mouillé.
Tout commence le 29 avril 2012, lorsque je reçois une réponse de M. Bertrand Delanoë, à qui j’avais écrit en vue d’obtenir un soutien financier.
M. Delanoë demande à Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture de l’époque, de soutenir financièrement Télé Bocal. M. Delanoë considérait que ce n’était pas de son ressort, mais plus particulièrement de celui du C.S.A qui nous a autorisé et de son ministère de tutelle, le Ministère de la Culture. M. Frédéric Mitterrand transmet donc notre demande pour examen à Mme Franceschini, Directeur général des médias au Ministère de la Culture. En juillet, Mme Franceschini nous répond que le Ministère de la Culture en lien avec le C.S.A est attentif au développement des télévisions locales. Et qu’il souhaite renforcer la situation financière des chaînes locales en encourageant la conclusion de nouveaux partenariats notamment avec les collectivités territoriales. Elle expose aussi que le Ministère n’est franchement pas favorable au Fonds de soutien pour les télévisions associatives.
Depuis la victoire du Parti Socialiste aux présidentielles de mai dernier, nous avons continué nos échanges avec les nouveaux ministres et députés en place.
Ainsi, courant juillet, la Ministre Mme Pau-Langevin, ancienne Députée de ma circonscription, donne suite à ma sollicitation en adressant un courrier à Mme Filippetti. Dans ce dernier, elle lui demande de porter son attention au dossier de Télé Bocal au vu du récent contexte de changement de numérotation.
En septembre, j’ai sollicité Mme Carrey-Conte, Députée de ma circonscription. Cette dernière a écrit à Mme Filippetti, lui demandant le soutien de la chaîne. D’autre part, elle adresse à M. Boyon un courrier affirmant le caractère préjudiciable du changement de numérotation.
En octobre, je rencontre M. Helfer-Aubrac, conseiller du cabinet du Maire de Paris. Sur ses indications nous contactons M. Hamon, Ministre de l’Économie Sociale et Solidaire afin d’envisager le développement de nouvelles ressources dans ce secteur économique qui est le nôtre.
M. Hamon, soucieux de nous apporter son aide, renvoie ce dossier à la Ministre de la Culture estimant que ce sujet relève plus particulièrement de ses attributions.
Après de multiples sollicitations et le soutien du Maire de Paris, de trois Ministres et d’une Députée… J’obtiens finalement un rendez-vous au Ministère de la Culture. Hormis le caractère courtois de cette rencontre avec M. Kim Pham, chargé de l’audiovisuel et du cinéma au Cabinet de Mme Filippetti et avec M. Antoine Ganne, de la Direction générale des médias et des industries culturelles, je n’obtiens aucune réponse concrète sur l’étude du financement de la chaîne.
Il est donc clair que l’État n’assume pas ses choix politiques. En effet, pour rattraper le retard considérable accusé par la France au sujet des télévisions locales ; en 2008, le C.S.A lance les appels à candidatures pour l’attribution de nouvelles fréquences sur la T.N.T. Cependant, et c’est là où le bât blesse, aucun accompagnement financier pérenne n’a été prévu par le législateur, contrairement au F.S.E.R dont ont bénéficié les radios associatives en 1981. Les chaînes associatives en sont privées et par conséquent, à moyen terme, elles devront cesser leur activité ou bien céder leur fréquence aux grands groupes de la communication qui n’attendent que ça !
Alors Mesdames, Messieurs les politiciens, si vous ne faites rien, il en sera définitivement fini des médias associatifs citoyens.
Richard Sovied
Président de Télé Bocal
telebocal@wanadoo.fr