(Ghana) On se trouve à Dove, une petite ville située dans le secteur de Tongu, en pleine région traditionnelle Mafi.
Ici les femmes, qui ont leur menstruations et celles qui doivent accoucher et dont le travail à commencé, sont emmenées en dehors de la ville. Elles ne pourront y revenir que lorsqu’elles seront « libérées » et que leurs règles auront stoppées. Avant cela, elles sont considérées impures et leur présence dans la ville n’est plus voulue.
Cette révélation a été faite par le Docteur Joseph Nuertey, intendant en chef du centre médical de la région Volta, alors qu’il effectuait des recherches sur l’état de santé des gens de la région.
Le docteur a cependant fait appel au VRHC (Volta Regional House of Chiefs) afin qu’ils utilisent leurs équipements pour s’installer dans la région tout en inculquant aux populations des réflexes plus modernes. Il souhaite combattre ces tabous ridicules a-t-il dit.
Le chef de ce secteur géographique relativement traditionnel du Ghana, Togbega Patamia Dzekley VII, a dit qu’il aiderait à ce que les mentalités évoluent chez les aînés du village de Dove.
Dans la plupart des cas ce sont les femmes elles-mêmes qui se mettent à l’écart. Issues de familles de fermiers, elles prennent d’office, par habitude, la décision d’aller donner la vie à plusieurs kilomètres de leurs familles ainsi qu’à s’éloigner chaque mois lorsqu’elles sont réglées. Selon le docteur Nuertey, les croyances des gens de la ville veulent que toute personne qui déroge à la règle soit punie par leurs Dieux.
La mortalité des femmes enceintes est très élevée dans la région et cela est dû au manque de cliniques. Les docteurs eux-mêmes, issus de là-bas, quittent pour la plupart le secteur pour s’installer dans les villes et ne font pas profiter les leurs de leur savoir, par peur de combattre la tradition. Nuertey a aussi dit :
« Aucun des 11 docteurs connus, originaires de la ville, ne s’est montré par ici cette dernière année. Il y a de plus une grande inéquité entre les 378 cliniques installées dans la région et seulement 83 docteurs (y compris dentistes) pour les faire tourner »
Le docteur Nuertey en appelle à la conscience collective et aux chefs traditionnels afin d’intégrer certaines pratiques médicales dans leur quotidien. Il en appelle aussi aux médecins et à toutes les personnes du milieu de la santé à retourner dans leurs villages d’origine et à inculquer de nouveaux preceptes aux gens.
Il existe plusieurs petites villes comme celle-ci au Ghana qui ont les mêmes tabous. Voici, en anglais, l’histoire d’une autre, via le lien ICI.