A conseiller en revanche…

Par Borokoff

…Et toujours à l’affiche 

L’ivresse du pouvoir est un thriller coréen d’Im Sang-soo teinté de morale qui ne fait pas toujours dans la finesse ni les nuances mais vaut par son implacable démonstration. Dans une grande famille et le milieu des affaires sud-coréenns, un jeune homme ambitieux rêve de se faire une place au soleil comme un nom tout en rechignant à perdre toute morale et à devenir aussi « pourri » que ses pairs. Suspense quant à savoir où le mèneront ses hésitations et les choix cornéliens qu’il aura à faire. Le film mérite d’être vu pour le jeu notamment de Kim Kang-woo et la mise en scène d’Im Sang-soo. Ses personnages sont froids comme l’éclat métallique de la lumière du film, froids comme les rayons argentés du soleil qui baigne ce huis-clos et cette demeure immense dans laquelle se déroule pratiquement toute l’action le film. Glaçant noir et blanc des décors…

Esteban Lamothe

Même son de cloche ou à peu près dans El Estudiante ou Récit d’une jeunesse révoltée de Santiago Mitre. Roque est un jeune provincial venu étudier à l’université de Buenos Aires. Séducteur, il passe plus de temps dans le lit des filles que sur les bancs de la faculté. Mais contrairement aux apparences, Roque est un jeune homme ambitieux, un militant qui rêve de faire carrière en politique. Mais aura-t-il les dents assez longues pour cela ? Est-il assez solide pour embrasser un monde aussi cruel, violent et sans pitié ? Surtout, serait-il prêt non seulement à se sacrifier mais à trahir, à accepter de se corrompre pour écraser ses adversaires ? En gros, serait-il prêt à se compromettre au point de devenir un salaud et le roi de la tribune ? Ce sont ces questions que le film pose subtilement, intelligemment, à travers le cheminement intellectuel et les doutes d’un jeune Argentin brillant  mais soucieux de garder une certaine moralité en politique, ce qui ne fait pas bon ménage on le sait bien. La mise en scène, tout en plans séquences et en caméra à l’épaule, est remarquable de tension tout comme la composition du jeune Esteban Lamothe.