Source : Ouest France 26/01/2013
Trois questions à…
Didier Jourdren, professeur de français et auteur de poésie.
Comment devient-on poète ?
D’abord en étant un grand lecteur. Pour ma part, c’est depuis l’enfance. Quant à l’écriture, je n’ai commencé qu’assez tard. Le déclic a eu lieu lors d’un grand voyage. Il y a eu aussi le désir d’écrire, qui est difficile à analyser. Il s’agit de mettre au clair ce que l’on pense ou ressent. C’est aussi le désir de comprendre la vie, le monde, soi-même, les autres et de l’exprimer dans une forme juste. Pour moi, c’est la poésie.
La prose poétique me plaît pour la liberté qu’elle me permet, lorsqu’elle conduit vers des réflexions touchant à la philosophie ou à l’art. L’inspiration me vient principalement de la nature, de moments d’étonnement, de contemplation, qui demandent d’être explorés et exprimés. Ce sont des instants de vie qui paraissent avoir du sens, pour moi, mais aussi pour les autres. Peut-être enrichissent-ils la vie. Enfin, la poésie ne va pas sans un intérêt pour les mots, y compris pour les jeux de mots.
Pourquoi vous êtes-vous décidé à publier vos travaux ?
J’ai eu cette idée grâce à un ami écrivain qui m’a longtemps encouragé. C’est un cap à franchir, car on rend public ce qui est intime. Les éditeurs qui publient de la poésie sont avant tout des passionnés, des défenseurs de la poésie vivante. Parmi eux, il y avait Yves Landrein, directeur des éditions de La Part commune, disparu à l’automne dernier.
Existe-t-il des liens entre le métier de professeur de français et celui de poète ?
En classe, j’étudie la poésie, mais je ne fais pas de prosélytisme. Je n’imaginerais pas lire mes textes à mes élèves. D’ailleurs, aucun de ceux-ci n’était au courant de l’existence de mes livres jusqu’à l’année dernière. C’est sur Internet qu’ils l’ont découvert. Aussitôt, très amicalement, j’ai été questionné avec beaucoup de respect et d’intérêt.
Cette Porte qui bat, de Didier Jourdren. Éditions La Part commune, 192 pages, 16 €.