Ils pourraient être nos parents ou nos grands-parents, vibrent d’une joie de vivre hors du commun et le temps d’un documentaire, nous la communique. Ils ont été et sont parfois encore « invisibles » parce qu’homosexuels. Mais ils ont tous choisi de vivre leur amour, et se livrent à la caméra de Sébastien Lifshitz.
Pendant deux ans, le réalisateur a recherché des hommes et des femmes de plus de 70 ans qui seraient prêts à partager leur expérience. Il a choisi de dévoiler les témoignages en évitant une lecture victimaire de l’homosexualité, et d’un point de vue plus esthétique, a voulu se rapprocher d’une réalisation de type fiction plus que d’un mode reportage.
Ces choix donnent au film « Les invisibles » toute son originalité, sans le priver de renouer avec les qualités vitales d’un documentaire comme peu l’ont fait récemment. Il offre la surprise d’un sujet très rarement filmé, la richesse des angles, la vivacité des témoignages et par-dessus tout, la captation d’instants de bonheur si délicats à saisir. Avec une ligne claire, qui ne masque ni les souffrances ni les questionnements, mais refuse tout pathos. Le ton, c’est la liberté.
Un documentaire étonnant et touchant à voir absolument.