Brassens a écrit beaucoup chanson très connues où il dénonce un système injuste impitoyable qui broie l’individu. Dans ces chansons il mêle dérision ironie et satire féroce.
Il se moque ainsi de certaines professions liées au système : les juges dans le gorille.
Toutes ces chansons sont très connues.
Toutefois « Celui qui mal tourné » est encore largement méconnue du grand public et même des amoureux de Brassens.
Il s’agit pourtant de l’une de ces plus belles mélodies.
Belle, profonde, poignante, elle reprend les thèmes chers à Brassens.
Mais ici les chanteurs tout en dénonçant la cruauté du système, nous ouvre les voies de l’espoir.
En effet, l’ordre établi est injuste, car il met en prison et méprise les braves gens. Mais ces braves gens, s’ils ne possèdent pas de fortune, possèdent la compassion.
Et c’est finalement cette amitié sincère qui panse toutes les plaies.
« Celui qui a mal tourné » est un grand chef d’ouvre tant par la mélodie enivrante, que par un texte poétique émouvant.
Celui qui a mal Tourné.
Il y avait des temps et des temps
Qu’je n’m'étais pas servi d’mes dents
Qu’je n’mettais pas d’vin dans mon eau
Ni de charbon dans mon fourneau
Tous les croqu’-morts, silencieux
Me dévoraient déjà des yeux
Ma dernière heure allait sonner
C’est alors que j’ai mal tourné
N’y allant pas par quatre chemins
J’estourbis en un tournemain
En un coup de bûche excessif
Un noctambule en or massif
Les chats fourrés, quand ils l’ont su
M’ont posé la patte dessus
Pour m’envoyer à la Santé
Me refaire une honnêteté
Machin, Chose, Un tel, Une telle
Tous ceux du commun des mortels
Furent d’avis que j’aurais dû
En bonn’ justice être pendu
A la lanterne et sur-le-champ
Y s’voyaient déjà partageant
Ma corde, en tout bien tout honneur
En guise de porte-bonheur
Au bout d’un siècle, on m’a jeté
A la porte de la Santé
Comme je suis sentimental
Je retourne au quartier natal
Baissant le nez, rasant les murs
Mal à l’aise sur mes fémurs
M’attendant à voir les humains
Se détourner de mon chemin
Y’en a un qui m’a dit: » Salut !
Te revoir, on n’y comptait plus »
Y’en a un qui m’a demandé
Des nouvelles de ma santé
Lors, j’ai vu qu’il restait encor
Du monde et du beau mond’ sur terre
Et j’ai pleuré, le cul par terre,
Toutes les larmes de mon corps.
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