Après tout, dirigeant sportif ou pas, chacun fait ce qu'il veut des parties charnues de son individu. Là où le "bas" (résille…) blesse, c'est dans le choix des costumes portés lors de ces moments de détente récréative. Soixantenaire alerte, Max Mosley y laisse entrevoir un goût certain pour l'uniforme façon "Wehrmacht Polizei et Feldwebel escaladeur", comme le beugle Gabin entre deux verres de tord-boyaux dans une réplique devenue célèbre d'Un Singe en hiver. Pire, dans ses jeux de rôles dévoilés par l'une de ses partenaires forcément vénales, s'invite aussi une comédienne d'appoint attifée d'un costume rayé de prisonnier. Max et ses comparses lui font subir un pseudo interrogatoire en allemand, dans ce que les observateurs avisés de cette vidéo amateur considèrent être une navrante évocation de l'univers concentrationnaire.
Condamnation unanime. Appels à la démission. Gros titres dans la presse à scandales. Mais quelqu'un a t-il au moins songé une minute à ce que représentent vraiment pour le patron de la F1 ces jeux de triques et de mains ? Certains vont chez le psychanaliste pour exorciser leurs démons. Max Mosley, fils d'Oswald, fondateur en 1932 de l'Union des fascistes britanniques, a opté lui pour une voie plus démonstrative. Naître en 1940 à Londres de parents mariés en Allemagne chez Joseph Goebbels et félicités par Hitler en personne laisse forcément des traces. Pas facile de feuilleter l'album de famille quand dans un coin du banquet de noces se dessine la silhouette du sinistre teigneux à mèche et à moustache…
Le p'tit Max en a gardé des traces, c'est sûr. D'où, sans doute, son inclination pour ces séances de psychothérapie un peu spéciales. De là à lui chercher des poux dans la tête et l'obliger à démissionner, il y a tout de même un monde… Son prédécesseur aux commandes de la Fédération internationale de sport automobile, le Français Jean-Marie Balestre, dont le rôle trouble sous Vichy n'a jamais été élucidé, ne s'était-il pas engagé en 1942 dans la Nationalsozialistische Kraftfahrkorps, unité nazie des forces motorisées ? Des uniformes et des moteurs, déjà. Max Mosley, son héritier, est donc bien… Comment dit-on en Anglais ? Ah oui… The RIGHT man, at the RIGHT place !