Boucles d'oreilles origami "grue" - © Esprit Déco
Le terme japonais "origami" vient du verbe "oru" qui signifie "plier" et du nom "kami" qui signifie "papier". C'est une activité ancestrale toujours très pratiquée dans le pays du soleil levant, mais devenant aussi un hobby de plus en plus courant dans les pays occidentaux. La technique de pliage du papier a été introduite au Japon depuis la Chine via la Corée au début du VIe siècle (période Yamato) par, selon la légende, des moines bouddhistes. Les historiens estiment que c'était une activité à laquelle s'adonnaient les chinois depuis déjà des siècles. Ils furent probablement les premiers Hommes à s'adonner à cette activité bien que certains prétendent que dans l'Egypte ancienne on pratiquait également le pliage de papier ; mais sans explication sur la méthode employée pour ne pas briser les fragiles feuilles de papyrus, peu propices au pliage !Au Japon, cette pratique subit au fil des âges des changements profonds avant de devenir un véritable art. La popularisation parmi les couches sociales supérieures permit progressivement la parfaite maitrise de fabrication d'un type de papier possédant des qualités doubles de robustesse et de douceur. Ce papier résistant aux déchirures c'est le washi, fabriqué encore aujourd'hui à la main à partir de fibres d'écorces de gampi, de chanvre ou de murier, notamment. L'amélioration de ce type unique de papier japonais favorisa encore le développement de nombreuses formes de créativité culturelle, dont finalement l'origami tel qu'on le connait aujourd'hui.
Pendant des siècles, ce fut une activité réservée aux gens les plus aisés et aux grandes occasions, le papier n'étant pas encore accessible à tous. Ainsi les origami étaient-ils parfois présents dans des mariages Shinto de nobles pendant l'ère Heian (794-1185) servant notamment à décorer des cadeaux (prenant dans ce cas l'appellation de "noshi"). Au 17ème siècle, l'origami était utilisé sur les modèles de vêtements à la mode comme le kimono. Les pliages étaient de plus en plus reproduits et la période Edo (1600-1868) coïncida avec la production de masse et à bas prix du papier, démocratisant ainsi la pratique de l'origami et en faisant un passe-temps national.
Au cours de la période Meiji (1868-1912), l'origami fut utilisé comme un outil d'enseignement à l'école maternelle et à l'école élémentaire. C'est au cours de cette période que nombre de nouveaux origami toujours plus complexes et élaborés virent le jour. Cependant, en raison des besoins d’indications précises pour réaliser les pliages et de son côté banal, l'origami perdit ensuite de sa popularité pendant la période Taishou (1912-1926), les éducateurs favorisant alors l'originalité et la créativité. Finalement, malgré la période de déclin de l'engouement autour de l'origami, cet art resta ancré dans l'histoire culturelle japonaise et conservera toujours une certaine popularité.
Origami moderne de Yoda - © Sakurahouse
Les pliages ne sont pas seulement une forme d'amusement pour les enfants : parce qu'elles sont destinées aux adultes, beaucoup de ces œuvres sont difficiles à réaliser et comportent de nombreuses étapes compliquées. Il y a ainsi toujours de nombreuses créations imaginatives et novatrices et le potentiel éducatif de cet art n'est plus remis en cause. L’origami a gagné sa réputation comme passe-temps pour tous, petits et grands, qui se retrouvent parfois autour d'associations de passionnés. De nouveaux types de papier sont utilisés (ainsi le papier qui permet de faire des bateaux) et des variantes ont été créées (comme le kirigami qui consiste à découper le papier). Aujourd'hui, l'origami a retrouvé toute sa place dans les écoles maternelles japonaises, où les enfants (les garçons aussi bien que les filles) pratiquent quotidiennement cette activité, développant coordination motrice et renforcement du lien culturel historique avec leur pays.Merci à AvenueDuJapon pour sa collaboration sur cet article.