L’encre coule à flot, comme le sang dans nos veines. Philippe Beha, illustrateur jeunesse de 150 œuvres et Blaise Renaud, propriétaire de 28 librairies (Renaud-Bray) en font couler ces jours-ci. À la 35e édition du Salon du livre de Montréal, Philippe Beha, prenant la parole en recevant le Prix Marcel-Couture, a déploré le manque d’espace accordé à la littérature jeunesse québécoise, mentionnant l’exemple d’une librairie Renaud-Bray. Blaise Renaud était dans l’assistance. Cela aurait pu être une anecdote, c’est devenu une cause, car monsieur Renaud ne l’a pas pris. Cette observation lui a retiré le goût de faire une place de choix aux œuvres de Philippe Beha dans sa (longue) chaîne de librairies.
Le but que je poursuis en le mentionnant n’est pas de repartir le débat. Si vous désirez en savoir plus (et combien je vous comprends de le vouloir !), l'encre a coulé : Le magazine Actualitte, les journalistes Daniel Lemay et Chantal Guy de La Presse, Marc Cassivi également, l’écrivain, Claude Champagne et l’écrivaine, Marie-Christine Bernard. Pour ne nommer que ceux-là. Mon but est de prendre position. J’ai régulièrement fait savoir que je prône les achats dans les librairies indépendantes, celles-là qui oeuvrent par passion de la lecture, du livre et des lecteurs. Et ceci sans insinuer qu’il n’y ait aucun bon libraire hors des librairies indépendantes.
Aujourd’hui, par un geste, je prends position pour ces librairies indépendantes qui me sont chères. Le Passe-Mot s’affilie avec le portail des librairies indépendantes du Québec : Rue des libraires sur la Toile depuis août 2011. S’est présenté une correspondance que je ne pouvais ignorer. Au moment où la chaîne Renaud-Bray réagissait d’une manière qu'on peut traiter de tout, sauf celle d’une entreprise éprise du livre et de ses auteurs québécois, je découvrais la possibilité d'une affiliation entre Le Passe-Mot et Rue des libraires. Cette offre d’affiliation date de peu de jours, elle a été annoncée le 23 novembre. Pour moi, c'est une continuité puisque depuis plus d’un an, je faisais converger les liens des livres vers la Rue des libraires. Vous vous êtes donc probablement déjà promené sur cette rue. Mais se promener ne veut pas toujours dire s’y arrêter !
Je vais tenter de résumer, et les plus curieux iront fouiner en profondeur sur ce site. La coopérative sans but lucratif des librairies indépendantes a été fondée en 2007, elle rassemble 92 librairies. C’est d’ailleurs grâce à eux que nous disposons gratuitement du magazine bimestriel que je chéris (pas capable d’en jeter un !) Le Libraire. Et, finalement, a vu le jour en août 2011, Rue des Libraires, ce site transactionnel des Librairies indépendantes.
Maintenant, comment se présente ce système d’affiliation entre eux et moi et qu’est-ce que ça changera au Passe-Mot ? À la fin de mes recensements, vous trouverez un bouton avec la couverture du livre qui vous mènera sur la Rue des Libraires. Et ce livre, vous pourrez l’acheter, les pieds dans vos pantoufles ! Pour ma part, je recevrai un pourcentage, on pourrait dire un genre de récompense pour mon bénévolat.
Pas plus fous que les autres, puisque plusieurs sites font des liens similaires vers Amazon ! Par ce bouton, je vous rappellerai à cette possibilité que vous avez de soutenir l’économie locale. Quand on y pense bien, est-ce que les gens d’Amazon s’intéressent réellement à la culture québécoise ? Ils vendraient des mitaines de four que ça serait le même service !
J’en profite pour dire qu’à chaque achat sur Rue des libraires, vous favorisez une des librairies indépendantes participantes, laquelle recevra une part de la vente. Il vous sera suggéré les trois le plus près de votre domicile. Vous avez l’option de cueillir votre achat en cette librairie ou le recevoir par la poste.
J’ai toujours à cœur de poursuivre le Passe-Mot, premièrement parce que j’y trouve du plaisir et, qu’en plus, bonus (!), je suis appréciée et on me le fait savoir. Le milieu l’exprime de diverses façons : éditeurs, attachés de presse, auteurs, libraires et, bien sûr, les plus importants de la chaîne, les lecteurs. Les visiteurs au Passe-Mot augmentent considérablement, je suis donc stimulée à soutenir mes efforts de promotion via Google +, Facebook, Twitter, prendre part à des défis littéraires, ou la fréquentation des blogues littéraires. Plus je suis lue, plus il y a de chance que les auteurs soient lus !
Remarque : Si vous voulez voir de quoi à l’air le bouton avant que je l’installe, le site Sophielit est déjà affilié à Rue des Libraires. Ce sera une occasion de découvrir un site qui déborde de consciencieux recensements de livres jeunesse, adolescence comprise et même ciblée. Sophie a d'ailleurs mené une entrevue captivante avec Dominique Lemieux, directeur général des Librairies indépendantes du Québec.