L'intérêt principal de The eye, c'est qu'un tel sujet (une aveugle subit une greffe et commence à avoir d'étranges visions) se prêtait à un maximum d'expérimentations visuelles et esthétiques. Alors que dans le tolérable Ils ils avaient plutôt bien joué avec les ambiances et les lumières, le voyage outre-Atlantique de nos deux frenchies semble leur avoir coupé les pattes. The eye est un travail purement scolaire, champ - contrechamp - insert qui fait peur - passage à la scène suivante. Terriblement prévisible, le film ne fera sursauter que les plus gourdasses d'entre nous, et ne donnera à réfléchir à personne, tant le scénario (copie conforme du scénario original, ne parlons pas d'adaptation) peine à donner une résolution à ce point de départ si intrigant.
Vide scénaristique + no man's land visuel = ratage : une équation qui s'applique parfaitement à cet Oeil désossé de ses enjeux. Reste une Jessica Alba plutôt habitée, et dont il faut saluer l'acharnement à faire entendre au monde entier qu'elle est une actrice avant d'être une jolie-poupée-en-bikini-dans-un-film-sur-deux. Après avoir incarné une femme invisible dans le diptyque concon de Tim Story, elle est ici une aveugle. Comme si elle ne cessait de courir après ses problèmes d'image... Voilà le genre de réflexion que l'on a tout le temps d'approfondir devant The eye, qui laisse au spectateur un temps de cerveau disponible à faire pâlir d'envie ce cher Patrick Le Lay.
3/10