Alberto et Isabella vivent ensemble. Comme tout couple, ils ont eu un enfant, un fils, Manuel, qui a grandi, et qui a décidé de partir faire ses études à New York. Ville dont rêve Alberto depuis qu'il a l'âge de son fils. Cette annonce bouleverse le couple, et en quelque sorte, le fissure. Isabella part de son côté à Bruxelles, où on lui propose un poste rêvé. Alberto, lui, se retrouve seul, et perd pied.
Eric Genetet dans ce court roman mêle beauté des émotions et des sentiments. On passe du bonheur à la tristesse en quelques lignes. Le style est chaleureux, tout en restant simple. Il traduit parfaitement le quotidien, et les minimes émotions que l'on peut ressentir à tout moment en voyant un simple objet.
Extrait : "Pour ne pas réveiller ma mère qui avait conservé un rythme de comédienne — elle ne se levait jamais avant dix heures —, je bus mon premier café, en lisant les journaux, sur la terrasse d'un troquet ouvert à cette heure matinale. Ma mère ne ressemblait pas à ces vieux qui ressuscitent l'aube, pour vérifier qu'ils sont toujours vivants. Dans la rue, certains hommes se retournaient encore sur son passage, mais elle n'avait jamais refait sa vie plus d'une soirée. Elle vivait seule, dans une ancienne grange transformée en appartement, éclairée de jour comme de nuit par deux sources de lumière ; la télévision branchée sans le son, et une ampoule suspendue à un fil qui descendait du haut plafond. Au milieu de la pièce, une demi-douzaine de chats et de chiens dormaient paisiblement sur le plaid délavé d'un long canapé. Le parquet était abîmé, entaillé, creusé par endroits, comme celui d'une scène de théâtre. Les murs étaient recouverts de photos de champs de coquelicots, de Venise, de reproductions de tableaux de Miró."
Site des Editions Héloïse d'Ormesson
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Bazar de questions d'Eric Genetet