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Tout récit s’inscrit dans une dimension spatio-temporelle. Les évènements racontés dans l’intrigue se déroulent selon une durée à travers les passages narratifs. Quant aux passages descriptifs, eux, mettent en valeur l’espace.
L’espace : Dans tout récit, l’espace fictif a pour fonction de situer la scène et de servir de décor et d’être un lieu de lecture possible. C’est un espace abstrait imaginé par l’auteur. Le lieu peut être aussi un élément déclencheur d’action. Bref, il doit être un actant. En effet, dans le roman Légende et vie d’Agoun’chich de Mohamed Kheïr-Eddine le héros, villageois de surcroît et manipulateur d’armes, se transforme en citadin dans l’anonymat de la ville de Tiznit. Ville du Sud-Ouest du Maroc, où se côtoient des milliers d’individus, villageois, citadins, colons français, militaires d’origine africaine. Lieu de conflits ethniques, d’injustice sociale, du pouvoir corrupteur de l’argent. Lieu du changement des meurs.
Le temps :Tout récit qui accorde une grande importance aux périodes et aux époques historiques s’inscrit dans ce qu’on appelle le roman historique. Dans ce sous-genre de roman, l’auteur respecte le cadre temporel où évolue l’action de son récit et la situe dans une époque historique précise. Il prend pour toile de fond l’histoire réelle. Victor Hugo, Umberto Eco et Amine Maalouf illustrent bel et bien respectivement ce genre de roman dans Notre-Dame de Paris (1831), le Nom de la Rose (1980) et Samarcande(1988) Par contre, il existe des auteurs qui relèguent au second plan le contexte historique. C’est le cas du roman psychologique où le temps est souvent non spécifié.
Le temps dans le récit dépend de la vitesse du récit. Il est important de mettre en relation la durée de la fiction et la longueur de la narration. Une longue période peut être narrée en quelques lignes. On parle alors de l’ellipse. Au contraire, un dîner peut être raconté en plusieurs pages. Une narration ne présente pas toujours les faits dans leur déroulement chronologique. Le procédé du retour en arrière est souvent utilisé pour briser la monotonie du récit linéaire.