Retrouvez les interviews vidéo de Vincent Elbaz et Philippe Harel en cliquant ici ! 10 ans après les péripéties de notre bande de randonneurs sur le GR 20 en Corse, nous les retrouvons enfin... à l'identique. Surfant sur la mode des Bronzés, le quatuor revient en pleine forme pour de nouvelles aventures et malgré les possibles aprioris cette suite se révèle une vraie réussite.
Contrairement à la catastrophe des Bronzés 3, véritable grand n'importe, ces Randonneurs 2 passent le cap de la séquelle comique avec mention "très bien". Si l'on met de côté une affiche déplacée et trompeuse (on ne peut une nouvelle fois éviter la comparaison avec la bande de Patrice Leconte) ce nouvel opus tient toutes ses promesses pour ne pas décevoir. Si le décor a changé, les personnages, eux, sont restés identiques ayant évolué dans un sens logique, les situations pittoresques toujours pinces sans rire, l'humour parfois débridé, sans oublier des caricatures fines et jouissives sont également de la partie.
Sur un scénario habile de Philippe Harel, le film part avec des bases solides en restant sans broncher dans le sillon établi par le film original : une sympathie ambiante, une fidélité et une écriture proches de la réalité laissant au spectateur le soin de se retrouver parmi les personnages mettant tous dans le mile. Il y a donc toujours Cora et sa vie dépitée de célibataire qui a décidé cette fois-ci de profiter de la vie, il y a Nadine, toujours dans ses plans extra-conjuguaux sans avenir, Mathieu et Louis respectivement ado attardé glandeur et frère pantouflard à côté de la plaque, véritable dindon de la farce. Et bien entendu, le retour du guide en la personne d'Eric, trublion mythomane devenu tyran plein aux as... du moins en surface...
Confiant de la popularité de sa bande qui s'est établie avec le temps, Harel en profite pour dresser un nouveau portrait de groupe tout aussi réaliste et très sympathique à retrouver. L'ensemble est un régal sans excès, toujours juste et piquant mais jamais "énorme" ou "too much" comme certains de ses cousins de comédie...
Cette fois, on quitte la montagne pour les plages de Saint-Tropez et le résultat sent bon la folie marine. Jeux de mots, situations cocasses, pics cinglants et ironiques, intrigue qui évite la redite tout en suivant le même parcours : c'est en terme d'innovation et d'idée que le film se démarque voire fait mieux que son modèle lors de certaines scènes et certains dialogues : parano de Elbaz face aux Russes, Harel qui grogne, Poelvoorde devenant le Citizen Kane du mytho, l'émancipation de Viard...
La réalisation garde le rythme sans faiblir durant 1h45, les acteurs s'éclatent dans de grandes retrouvailles. De Karin Viard à Géraldine Pailhas en passant par Vincent Elbaz toujours aussi plaisant et Philippe Harel en personne bougon comme d'accoutumée, le film assure. Même Benoît Poelvoorde ayant acquis depuis son statut de "star comique par excellence" n'en fait pas des tonnes et garde le tempo d'un personnage crétin et grand guignol flambeur comme à l'origine servant de moteur comique au reste du groupe qui suit haut la main.
Au final c'est un vrai bonheur de retrouver la bande des cinq d'il y a 10 ans et c'est une nouvelle fois sur un ton nostalgique très "après-vacances" que nous les quittons en espérant qu'ils reviennent sans attendre 10 ans dans un troisisème film qui bouclerait la boucle. Nous retenons donc les scènes et dialogues qui valent le détour tout en savourant pendant et après, les détails judicieux et délirants qui marquent.
Espérons que malgré cette affiche très "Bronzés" ne sera pas trop prise en grippe par le public et que le succès sera au rendez-vous pour ces Randonneurs à Saint-Tropez puisque le premier du nom avait attiré plus d'un million de spectateurs en salles. Ce qui était amplement mérité et qui le sera une nouvelle fois !
Retrouvez les interviews vidéo de Vincent Elbaz et Philippe Harel en cliquant ici !
Pourquoi y aller ?
Pour la joie de retrouver la bande des 5. Pour le scénario et l'écriture qui collent parfaitement à l'original. pour la finesse sympathique de l'ensemble. Pour la distribution réjouissante. Pour les délires de inconscients de Elbaz, la mythomanie de Poelvoorde, la beauté de Pailhas et l'euphorie de Karin Viard
Ce qui peut freiner ?
L'affiche trompeuse. Si vous n'avez pas aimé le premier film.