Je dis « pire » mais il y en aura sans doute bien d’autres.
Gaëtan et Miguel viennent diner à la maison demain soir. Et Gaëtan, c’est un Top Chef en puissance.
Alors pleine de volonté, je décide de me lancer dans la préparation d’une mousse au chocolat. C’est un pari risqué, car je rate à coup sûr tous les desserts que j’essaie de faire. Même les préparations toutes faites, celles qu’il suffit de mettre dans un moule et de mettre au four. Oui, même ça, je le rate. Ma copine Noëlle en est témoin. Soit c’est trop cuit, soit pas assez. Ou alors, ça ressemble à une crêpe.
Mon mari : « Laisse tomber, on va acheter un gâteau chez le pâtissier. »
Moi : « Mais non, ce serait dommage de gâcher une plaque de chocolat ».
A cet instant précis, j’ignorais qu’il y aurait bien plus de gâchis.
Donc, je tape sur Google : « mousse au chocolat sans œufs », et bingo, je trouve une recette qui ne nécessite que 2 ingrédients : le chocolat et la crème liquide.
Dans mon frigo, il y a de la crème liquide.
Je mets la crème liquide dans un saladier et j’entreprends de la faire monter en chantilly.
Catastrophe, la cuisine se trouve éclaboussée de crème.
Vanille : « Maman, qu’est-ce que tu fais ? »
Moi : « J’essaie de faire de la mousse au chocolat »
Vanille : « T’es sûre que c’est comme ça ? »
C’est écrit. Donc, oui, je suis sûre. Au bout de 10 minutes de fouettage électrique intensif et de gouttelettes de crème partout (même dans mes cheveux), force est de constater que ça ne marche pas. La crème liquide reste désespérément liquide.
Mon mari me dit qu’il serait peut-être temps d’arrêter les dégâts. Mais je m’obstine.
Moi : « C’est récupérable, finalement je vais faire une crème au chocolat. »
Je verse la crème toujours liquide dans le chocolat fondu qui commence à durcir. J’ajoute du lait et je fais bouillir.
Plus de Maïzena pour épaissir. Il faut que je vous dise, qu’hier, Olivier a voulu faire des crêpes (voir le billet intitulé « Mon mari est breton »). Comme il n’y avait plus assez de farine, il a mis toute la maïzena. Inutile de vous dire que c’était immangeable.
Mais QUI s’occupe des courses dans cette maison ???
Moi : « Tu vois, finalement, je vais m’en sortir ! »
Olivier : « J’suis pas sûr. On devrait acheter un gâteau. »
Je n’entends pas. Je mélange la fécule dans un peu de lait froid et je verse dans mon chocolat bouillant. Je mélange et il ne se passe rien. Je relis la notice. Je ne sais pas lire. J’ai mis des cuillères à café au lieu de cuillères à soupe. J’en rajoute alors un peu, et puis encore un peu. Ça commence à épaissir mais ça fait des grumeaux. Flute !
Olivier : « Je t’avais dit d’arrêter ! »
Moi : « Il me reste une dernière solution : battre la crème avec le fouet électrique pour enlever les grumeaux. »
Olivier : « Tu viens de repeindre la cuisine en blanc, tu ne vas peut-être pas y ajouter du marron ! »
Je me dis, l’espace d’un instant, que peut-être ça plairait à Valérie Damidot. OK. Pas de fouet. Je sors le mixeur. Je sais que j’y suis presque. La crème a bien épaissi.
Je mixe. La crème redevient liquide. J’ai devant les yeux une sorte de soupe au chocolat.
Moi : « Je vais quand même en mettre dans des tasses au frigo, on ne sait jamais ! »
Olivier : « Certainement pas !!! Je n’ai pas envie d’être malade ! »
Moi : « Tu sais que de grandes découvertes culinaires ont été faites par hasard, comme par exemple le roquefort ou la tarte tatin… ! »
Il ne dit plus rien mais me regarde bizarrement.
Il est maintenant trop tard pour préparer le repas du soir donc ce sera une soupe Liebig aux 9 légumes. Je dois me laver les cheveux.
Au bout d’une heure au frais, ma mousse-crème-soupe a l’aspect d’un gros chewing-gum au chocolat.
Et pour demain soir, je crois que je vais acheter un gâteau.