C’est ce principe qu’utilise Hans Zimmer pour la bande originale du dernier Batman. On s’attend à des explosions sonores éprouvantes dès les premières secondes, et non. La musique est sourde, mélancolique, comme accompagnant les séquelles d’un désastre qui s’est déjà produit ou qui va se produire dans un avenir imminent. Les coups de grosse-caisse sont étouffés comme les répliques d’un orage lointain.
Cette musique contenue ne fait qu’accroître la sensation de violence qui apparaît comme une menace perpétuelle : c’est doux mais ça peut exploser à tout moment. On le pressentait dès les premiers pianissimos du générique. Alors quand le fortissimo de l’orchestre – pharaonique comme il se doit – éclate, l’adversaire est déjà à terre, vaincu d’avance. Du grand art, Hans Zimmer.
Paul Kristof
ZIMMER, Hans. The Dark Knight rises (Water Tower, 2012)