La suspicion lancée par la fronde des chauffeurs de taxis de Phuket contre certaines agences touristiques tenues par des Russes et qui avait entraîné la fermeture temporaire de tous les tours opérateurs russes s'étend à toutes les agences dont au moins un propriétaire est étranger. En effet, toutes vont voir leur licence vérifiée scrupuleusement et leurs pratiques aussi afin de déterminer si elles portent préjudice aux agences "locales".
Tout avait commencé début janvier, taxis et tuk-tuks avait mis en place un blocage du front de mer à Karon protestants contre les tours opérateurs russes accusés de casser les prix et porter préjudice aux locaux en déconseillant à leurs clients de faire appel aux tuk-tuks et taxis. Il en avait résulté la fermeture des toutes les agences dont les propriétaires étaient russes le temps d'enquêter afin de calmer la grogne des chauffeurs. Puis même scène à Bang Tao visant une agence en particulier, Alex Tour. Les autorités ont donc décidé de contrôler maintenant toutes les agences de voyage et excusions de Phuket dont au moins un des gérants est farang. Et ils auront du boulot ! On estime à une centaine rien que les affaires tenues par des russes. Si certaines seront peut-être effectivement hors la loi, la problématique de fond restera. Les pratiques commerciales et la multiplication des services proposés en plus des tours et vente de billets (lessives, location de voitures et moto, services internet et appels internationaux...) qui se substituent aux prestations proposés par des locaux ne semblent pas être légalement contestables. La grande enquête lancée ambitionne aussi de déterminer si les agences contrôlées portent atteinte aux opérateurs thaïs mais sur quelle base juridique ? Existe-t-il un texte contre la concurrence déloyale qui s’appliquerait dans ce cas ? La loi et notamment le Alien Workers Act vont-ils changer et potentiellement remettre en cause l'existence des commerces de certains étrangers installés de longue date en Thaïlande ? Il est trop tôt pour le dire. Mais cette action inquiète la communauté expatriée qui craint qu'elle en entraîne d'autres. Et les Thaïlandais employés dans ces agences qui pourrait perdre leur emploi, aussi. A noter que les premières investigations ont montré que les enseignes montrées du doigt à Kata et Karon par les manifestants étaient en fait détenues par des Thaïlandais. Bref, un joli mic-mac à démêler dont on regrette qu'il se contente de regarder du côté des farangs. Même si on ne doute pas que la prolifération des agences étrangères et russes en particulier qui semblent constituer un véritable réseau prennent des clients aux chauffeurs de tuk-tuks.
Affaire à suivre donc...