Il m’arrive de m’ennuyer. Rarement. De temps en temps. J’ai commencé à boire, un peu, jamais vraiment, c’est souvent très ennuyeux. J’ai passé du temps à marcher, énormément, j’ai tué au moins dix paires de chaussures depuis mon escapade. Je suis nostalgique, souvent, tous le temps, c’est chiant, nostalgie de mon appartement parisien, de ma demeure feutrée, des bouquins par terre, du verre de vin qui traîne et qui symbolise une vie sociale. Nostalgique mais jamais en manque. La musique me manque ici, toujours ce besoin d’avoir du son pour faire vivre mes émotions, la plupart du temps je n’écoute rien, juste les gens, les voitures, la mer, et moi. Oui moi. Je me parle. Tous les jours. Une discussion soutenue sur différents sujets, les questions et les réponses. J’en oublie l’actualité de mon pays, je vais profiter de mon passage parisien pour retrouver quelques repères.
Ah oui Paris, le 9 février. Une journée d’escale. Quelques heures. Ma sœur. Nos retrouvailles. Nos émotions. Instant figé, jardin secret, j’ai hâte. Puis toi. Cyril. Leshaker. Toi derrière ton pseudo que je connais si peu finalement. Te retrouver, te parler, te serrer, t’expliquer, m’entendre, te donner mes raisons, te dire que j’étais si proche lors de ta venue en Russie, si proche, et pourtant si immobile et si muette.
Plus je cherche à me retrouver et plus je suis seule. Je ne sais pas si c’est bien ou mal. C’est mon destin, mon chemin, je tente d’être proche de mes désirs et mes motivations se signent souvent dans une ligne d’horizon. Le 9 février je serais sur Paris. Le 10 bien ailleurs, très loin, dans un autre univers, une autre civilisation, des odeurs et des sons différents, et pourtant si proche de vous pour écrire. A très vite.