L’Algérie occupe la 125e place sur 179 au classement mondial de la liberté de la presse pour la période 2012‑2013, selon un classement de Reporters sans frontières (RSF), rendu public ce mercredi 30 janvier. L’Algérie a perdu trois places à cause « de la multiplication des agressions et des procès à l’encontre des professionnels de l’information, et l’augmentation des pressions économiques sur les médias indépendants », indique le même communiqué.
« Plus d’un an après le vote par le Parlement algérien d’une nouvelle loi sur l’information, censée abolir le monopole de l’audiovisuel public, l’autorité de régulation, préalable indispensable, n’a pas encore été instituée. Aucune chaîne de droit privé algérien n’a pu voir le jour. La nouvelle législation reste donc théorique, un simple effet d’annonce », note RSF.
Toutefois, l’Algérie n’est pas le plus mauvais élève du Maghreb. Elle devance de quelques places le Maroc, placé à la 136e place et la Tunisie, placée à la 138e place. La Tunisie a perdu quatre places, deux ans après la chute de l’ancien régime de Ben Ali, bien qu’elle ait nettement progressé en 2011 en effectuant alors un bond de 30 places.
Ce recul est aussi lié à l’augmentation des agressions contre les journalistes qui se sont multipliées durant le premier trimestre de 2012. Depuis cette période, les autorités ont entretenu le vide juridique en retardant la mise en œuvre des décrets‑lois régissant les médias. Cette pratique a permis des nominations arbitraires à la tête des organes publics.
Le Maroc connaît quant à lui une position stable. Il a pu avancer de deux places en matière de liberté de la presse. Bien que des réformes du système des médias aient été annoncées après la mise en place du gouvernement d’Abdelilah Benkirane en novembre 2011, les promesses, notamment la dépénalisation des délits de presse, tardent à se concrétiser.
Source: TSA