David Mateo, créateur et éditeur cubain d’Artcronica, revue électronique bilingue, présente le numéro 3 d’Artcronica le samedi 2 février à la Galerie Servando de la Havane.
Au sommaire de ce numéro, parmi bien d’autres articles sur l’art contemporain de la Caraïbe, David Mateo prolonge la rencontre Revues en vue par une série d’interviews des éditeurs présents et des organisateurs de cette manifestation.
L’Aica Caraïbe du sud partagera le lien et le sommaire de cette publication à réception. D’ici là, le compte rendu de la manifestation Revues en vue présente des éditeurs de la Caraïbe présents en Martinique pour cet échange
RENCONTRE DES EDITEURS DE REVUES D’ART CARIBEENNES A LA MARTINIQUE
David Mateo au symposium Revues en vue en Martinique
Le 18 octobre dernier, Revues en vue, une rencontre autour de l’édition de revues d’art dans la Caraïbe a réuni aux Archives départementales de Martinique des plasticiens, des étudiants en arts plastiques, des bibliothécaires, des professeurs d’art. Des intervenants de Cuba, de la Jamaïque et de Trinidad ont apporté leur concours à cette manifestation organisée par l’AMCA (Association martiniquaise de critiques d’art) et la DAC Martinique en partenariat avec le Conseil Général et l’Alliance française de Sainte Lucie. Ainsi, Annie Paul, éditeur des publications de l’Institut des études économiques et sociales de l’Université des West Indies et rédacteur en chef adjoint d’une des revues les plus prestigieuses de la Caraïbe, Small Axe ; David Mateo Nuñez , rédacteur en chef de Arte por excellencias de 2009 à 2011 puis créateur et directeur de la revue électronique Artcronica ; Holly Bynoe et Nadia Huggins, créatrices et directrices d’ARC magazine ; Isabel Maria Perez Perez, directrice des éditions Arte Cubano et rédacteur en chef des revues, Arte Cubano et Arte Sur ; Dave Williams, collaborateur fondateur de la revue électronique Draconian Switch ont présenté leur ligne éditoriale respective. La revue cubaine, Arte Cubano, remarquable par la très haute qualité du contenu comme du graphisme, de l’illustration documentaire et de l’impression, Noticias de Arte Cubano , sa petite sœur plus légère, plus fréquente ont pour vocation de documenter l’art cubain pour une diffusion à priori intérieure tandis qu’Arte Sur s’ouvre à l’art de la Caraïbe et de l’Amérique Latine avec l’objectif d’un rayonnement élargi. Draconian Switch joue la carte du partenariat et de la coproduction évènementielle alors qu’Arc parie sur la mobilité, le fonctionnement en réseau. Small axe s’ouvre à d’autres disciplines : histoire, littérature, anthropologie.
Artcronica N°2
Les échanges ont contribué à mettre en évidence quelques caractéristiques de la pratique éditoriale dans la Caraïbe. Tout d’abord, une distribution défectueuse au sein de la Caraïbe, faute d’un distributeur professionnel rayonnant sur l’ensemble de l’archipel. Compte tenu de la fragmentation géographique et linguistique, les parutions strictement commerciales et rentables n’émergent pas. L’édition de revues d’art caribéennes reste le plus souvent un véritable engagement, un acte militant initié dans la Caraïbe même ou dans la diaspora. Derrière ces titres se cachent des configurations très diverses. Les éditeurs peuvent être des universités, des institutions culturelles, des entreprises de communication internationale ou locale, de petites associations. On note également que la répartition géographique des publications est inégale. Cuba reste le pays le plus actif dans ce domaine avec de nombreuses revues culturelles dans toutes les disciplines grâce à l’intervention active du Ministère de la Culture. Généralement, la pérennité des revues n’est pas assurée. La difficulté à faire face aux coûts élevés de l’impression, de l’infographie, de la photographie expliquent l’irrégularité des parutions ou l’arrêt pur et simple des publications. La plupart des titres disparaissent après quelques années de publication. Arte Cubano axe créé en 1995 fait figure d’exception pour sa longévité tout comme Small axe édité par la Duke university press depuis 1997 alors qu’Artes en Santo Domingo de République Dominicaine a disparu après avoir résisté près de dix ans. Parfois trilingue ou bilingue, la publication des revues caribéennes réclame de gros investissements que ni la vente ni la publicité ne comblent. Ainsi la périodicité est souvent instable et irrégulière, réduite le plus souvent à trois, deux ou même une parution annuelle. Les tirages sont limités à mille exemplaires, parfois beaucoup moins, entre cinq cents ou deux cents pour Small Axe et vingt – cinq pour Caribinintransit.
Le développement des nouvelles technologies de communication a modifié le paysage éditorial. Arte America revue digitale de la Casa de las americas en ligne depuis 2001 compte vingt sept numéros. Plus récente, Artcronica mise en ligne depuis peu, propose sa seconde parution. Draconian Switch dont les co éditeurs sont Christopher Cozier et Richard Rawlins a diffusé seize numéros depuis 2010 et enfin, le blog dernier né, Uprising Art a rejoint les précédents. Désormais, de plus en plus, les revues cumulent impression et diffusion sur internet comme le font Arc Magazine, Small Axe, Caribintransit.
La présentation du tout récent numéro d’Arc Magazine, le numéro 6 a clôturé cette journée instructive confirmant la dynamique du réseau caraïbe. Des artistes des Bahamas, de Martinique, de Trinidad, de Porto Rico, de Saint – Kitts et Navis sont, pami d’autres , présents au fil des pages.