Au tout début du XXe siècle, les chantiers navals de Nantes sont un des premiers employeurs de la ville. En ce temps-là, Nantes mérite encore son surnom de « Venise de l’Ouest », des bras de la Loire ainsi que l’Erdre sillonnent la ville. Or, les chantiers navals sont situés sur une île, aujourd’hui rebaptisée « Ile de Nantes ».
Les chantiers n’existent plus en tant que tels, mais il en reste des vestiges qui ont été réaménagés pour les loisirs des Nantais. Je pense en particulier à une cale qui servait pour les lancements des navires et qui est devenue un jardin plongeant vers la Loire.
Revenons au début du XXe siècle, plus précisément en 1903 : les ouvriers des chantiers peuvent, à partir de cette date, employer un moyen de transport original pour se rendre au travail. Il s’agit du pont transbordeur. Une nacelle les emmène ainsi d’une rive à l’autre. Le pont transbordeur est un succès total, il ne s’interrompt même pas pendant la IIe Guerre mondiale, l’occupant nazi le trouvant tellement utile et ludique qu’il en fait prolonger le service jusque assez tard dans la nuit.
Au lendemain de la guerre, les temps et la France changent. L’ère du tout bagnole s’impose, modifiant radicalement le visage de Nantes, qui y laisse une bonne partie de son eau. Des ponts asphaltés sont construits, la Loire, qui perd des bras, est de plus en plus facile à franchir. Avec la hausse du niveau de vie caractéristique des Trente Glorieuses, les ouvriers des chantiers peuvent, pour un nombre significatif d’entre eux, acheter une
Depuis 2008, l’idée de rebâtir un pont transbordeur a germé dans la tête de quelques Nantais réunis dans l’association « Les Transbordés ». Si l’idée a fait sourire au début, elle est désormais prise au sérieux. Un bâtisseur de ponts bien connu, Michel VIRLOGEUX, s’intéresse au projet. Ce monsieur est notamment un des papas du pont levant qui entrera en service à Bordeaux en mars, mais aussi du pont de Normandie et du viaduc de Millau. Autant dire une pointure. En 2011, un projet bien ficelé voit le jour, pour un coût estimé à 80 millions d’euros. C’est un projet ambitieux, mais qui répond aux exigences du développement durable et à la reconquête de leur fleuve par les Nantais.
Il y a une dizaine de jours, le coût du projet a été revu à la baisse (50 millions d’euros). Il s’agit de construire, à l’emplacement de l’ancien transbordeur, un ouvrage permettant de transporter, grâce à une nacelle longue de 30 mètres, piétons et cyclistes, mais aussi un tramway. On attend le début des travaux …
—> à cliquer :
- la présentation de l’ancien pont transbordeur de Nantes sur le site du Conseil Général de Loire-Atlantique
- un article du quotidien Ouest-France sur le projet de nouveau transbordeur, datant de décembre 2011
- un article du quotidien Le Télégramme présentant le projet actuel (avec images de synthèse), datant du 23 janvier 2013