Les faits se déroulent en Namibie. Un docteur d’origine angolaise, Bonifatius Mbwale, est accusé de treize viols et d’avoir infecté ses patientes avec le virus du sida. Il a déclaré à la cour de justice Oshakati que tous les rapports qu’il avait eu avec ces femmes étaient consentants.
Bonifatius Mbwale est appelé le docteur-sorcier. Il est en réalité plus proche du marabout que du docteur. C’est à travers son avocat, Pieter Greyling, qu’il fait entendre sa voix. Le témoin le plus important de l’affaire, une femme de 25 ans, aurait toujours eu des rapports consentants avec le docteur de 64 ans, selon lui. Elle, répond qu’elle était sous traitement médicamenteux lorsque les faits se sont passés.
L’avocat explique que ce traitement avait été donné par Bonifatius Mbwale pour soigner les maux d’estomac et de dos de la jeune femme. C’est ainsi qu’ils ont été amenés à se connaître. Peu de temps après la femme retrournait chez elle, puis elle revint le voir deux semaines après et leurs relations intimes commencèrent.
Mais la jeune femme, dont l’identité ne peut pas être révélée, n’aurait pas souhaité ces relations sexuelles. Et Mbwale est accusé d’avoir forcé plusieurs de ses patientes à se soumettre à ses désirs dans ses cliniques de Omutaku, Iipotu et Ohangwena en namibie. Il leur aurait dans le même temps transmis le virus du sida.
Le témoin principal, raconte que Mbwale, a un moment donné, l’a emmenée avec lui en Angola pour la présenter à sa femme en tant que future seconde épouse. La tribu des Humbri en Angola, à laquelle Mbwale appartient, permet aux hommes de marier plusieurs femmes. Elle raconte :
« Il ne m’a jamais demandé ma main et je n’ai jamais eu de relations sexuelles voulues avec lui. Quand je suis allée pour la première fois là où il vit je savais qu’il avait une femme, un de ses fils vivait même avec lui »
D’après Mbwale tout cela est un mensonge et la jeune femme espérait bien devenir sa femme. Elle ne souhaitait d’ailleurs pas retourner chez sa mère. Et, comme elle l’a aussi admis, elle était devenue son « aide-pharmacienne-traditionnelle » et elle l’aidait à traiter les patients.
Le procès, qui a lieu ces jours-ci a donné naissance à des manifestations féminines. Elles demandent que la peine du docteur soit la castration. Deux des victimes ont moins de dix-huit ans et avaient été amenées par leurs parents, qui faisaient confiance au docteur.
Cette affaire, entamée en 2011, est une des plus grosses affaires judiciaires de la Namibie. La décision de la cour n’a pas encore été rendue. Vous pouvez lire une partie de l’histoire dans le lien suivant, en anglais : ICI.