Les Misérables, critique

Publié le 31 janvier 2013 par Fredp @FredMyscreens

Aujourd’hui, nous invitons Marine du blog 2MuchPoney pour nous parler de l’adaptation de la comédie musicale Les Misérables par le réalisateur oscarisé du Discours d’un Roi … et apparemment la pauvre a souffert !

En grande fan de comédies musicales que je suis et assez fascinée par l’œuvre originale, je dois avouer que Les Misérables faisait partie de mes attentes 2013. D’autant plus lorsqu’on savait que Tom Hooper réalisateur du merveilleux Discours d’un Roi était en charge de cette première adaptation cinématographique. Il m’aura fallu une petite demi-heure pour déchanter …

Je vous ferais don du synospis qu’on connaît tous par cœur : Valjean est un ancien bagnard devenu maire qui va s’occuper de Cosette à la mort de son amie, Fantine pendant que Javert cherche par tous les moyens à révéler sa véritable identité. Voilà pour l’essentiel. De ce côté on attendait pas franchement un réel renouveau de la part du réalisateur qui se contente de suivre à la lettre le roman de Victor Hugo ainsi que l’intégralité de la comédie musicale éponyme de Broadway. Et quand on dit à la lettre ce n’est pas pour rien : Les Misérables par Hooper c’est 2h40 de comédie musicale filmée. Le réalisateur, assurément faignant, n’a fait aucun effort pour essayer de transformer la comédie musicale pour le grand écran. Regarder le spectacle de Broadway en DVD aurait été tout aussi efficace sinon plus.

Véritable signe d’un manque d’inspiration, la non écriture de dialogues. Première surprise pour nous spectateurs qui commençons à comprendre après 15 minutes que le film sera entièrement chanté et jamais parlé. Là on réalise que les haters du genre vont pouvoir se délecter (et à juste titre) face à cette caricature qui nous est proposée. Au lieu de se déplacer tranquillement d’un endroit A à B ou de prévoir des évènements futurs naturellement, tous nos protagonistes décident de le faire en chansons. On se croirait alors dans le sketch de Gad Elmaleh « Vivre dans un donjon c’est difficile oh oh oh oh » tant la niaiserie des paroles et des situations est ridicules.

Hooper ne laissera aucun répit à nos oreilles (Chouette la chanson est finie. Ha non une nouvelle commence) mais il n’épargnera pas non plus nos pauvres yeux. Le constat que l’on avait établi au regard de la bande annonce se confirme bien : Les Misérables est un film laid. Les décors font tellement cheap (quand il y en a) qu’on se demande où sont partis les 61 millions de budget (sans doute pas non plus dans les cours de chants de Russell Crowe). Tom Hooper a aussi une bien drôle vision de Paris qui ressemble à tout sauf à la capitale de la France. Et à force de bouger sans arrêts sa caméra, on doit avouer qu’on a très vite commencé à avoir le tournis et à se demander quand cette plaisanterie allait se terminer.

Si Anne Hathaway (seule à sauver de ce casting qui prend l’eau à peine après avoir levé l’encre) arrivera à nous coller des frissons lorsqu’elle donnera de la voix, on ne ressentira nulle autre émotion à part de l’agacement pendant près de 2h40. A force de vouloir aller vite, Tom Hooper manque l’essentiel si bien qu’on se foutra éperdument des gents qui meurent, des causes défendues ou de toute autre élément qui avait de l’importance à l’origine. Étrange sentiment alors d’avoir supporté péniblement un film de près de trois heures qu’on a eu l’impression de voir en accéléré.

On ne peut qu’être désolé devant ce gâchis orchestré d’une main de maître par Tom Hooper. Si le film nous aura fait penser aux pires moments de Sweeney Todd (Johanna, Johanna, Johanna) il nous aura donné envie de nous pencher sur le musical d’origine histoire de voir si le problème venait de là. On vous rassure le Musical est très bien.