Lorsqu’une nouvelle technologie est parfaitement intégrée à la société, et adoptée par les entreprises, elle constitue une nouvelle norme. Il se peut que nous passions bientôt de l’ère digitale, à une ère post-digitale.
Si les 20 dernières années ont été définies par l’émergence et le développement du web et du numérique, Deloitte considère que nous entrerons bientôt dans une ère « post-digitale, » dans laquelle l’entreprise aura complètement intégré et absorbé les NTIC, qui constitueront non seulement ses fondements, mais également son ADN. Et ce de la même façon qu’après l’industrialisme est venu le post-industrialisme. Le rapport, intitulé « Elements of Postdigital », identifie 10 tendances technologiques qui devraient profondément changer l’entreprise, ces tendances étant sous-tendues par cinq forces imbriquées : « les statistiques, le mobile, le social, le Cloud et le cyber ». Ces forces sont toujours en phase de développement, d'assemblage, mais devraient arriver à maturité et converger dans l'entreprise post-digitale.
Du « mobile d’abord » au « tout mobile »
Deloitte distingue deux catégories de tendances, révolutionnaires ou de consolidation, selon leur potentiel d'influence sur l’entreprise. « Les révolutionnaires » sont des opportunités qui, si elles sont saisies, peuvent exercer un impact positif à long terme sur « les capacités informatiques, les opérations et, parfois, même sur les modèles d'entreprise. » Le mobile appartient à cette catégorie. Jusqu’à présent, les entreprises ont compris le potentiel de la mobilité, et commencent décidément à penser « mobile d’abord. » Néanmoins, Deloitte encourage les entreprises à penser « tout mobile. » La tendance devrait se poursuivre bien au-delà des smartphones et des tablettes, et intégrer des interfaces sonores, gestuelles ou géo-localisées. Deloitte signale également un changement majeur dans le design qui, au lieu de s’appliquer à différentes activités en silo (marketing, UX, produit), devrait s’imposer comme "philosophie" ou « mode de penser » dans l’entreprise.
Les données et la ludification continuent d’évoluer
A côté des tendances révolutionnaires, ce que Deloitte appelle les tendances de consolidation doivent être comprises comme l’évolution de tendances existantes, déjà bien développées. Autrement dit, il s’agit de secteurs qui ont déjà fait l'objet d'investissements mais qui « évoluent du fait de nouveaux développements et opportunités. » C'est le cas de Big Data et de la ludifcation. Deloitte considère en effet que les entreprises gagneront à combiner intelligence des machines avec celle des humains, pour repérer de nouveaux motifs et des nouvelles problématique, qu'elles ne pourraient pas détecter sans cela . Concernant la ludification, si les mécaniques de jeu ont déjà été adoptées sur le lieu de travail, Deloitte considère que la tendance a le potentiel de modifier les relations entre clients, consommateur et distributeur, et peut véritablement permettre aux entreprises et aux employés d'augmenter leur performance.